Artistes

L'artiste Sue Vo-Ho pour Singulart

Comment en êtes-vous arrivé à faire de l’art ?

Toutes mes décisions artistiques se sont prises de manière intuitive.
Mes premières années ont été baignées par la musique tout d’abord en étudiant le
piano et c’est naturellement que j’ai souhaité apprendre le violoncelle.
J’ai donc suivi ma formation au Conservatoire de Chicoutimi. J’ai ensuite poursuivi mes
études en Photographie au Cégep du Vieux-Montréal.
J’ai alors découvert une forme d’expression qui me ressemblait plus.
Il était important pour moi d’acquérir une formation technique pour avoir un grand éventail de possibilités
créatives.
J’ai su que j’avais trouvé un médium qui me permet d’exprimer mon besoin quotidien de créer.
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La forêt no 3 © Sue Vo-Ho

Qu’est-ce que vous appréciez dans l’enseignement de la photographie?

L’enseignement me pousse à approfondir quotidiennement mes connaissances en photographie.
Je tiens à pouvoir enseigner des notions complètes et à jour.
J’expérimente des techniques, ainsi l’enseignement amène mes images dans
des avenues que je n’aurais pas nécessairement prises.
J’aime partager mes découvertes, j’ai donc la possibilité de le faire chaque jour.
Je lance des défis à mes étudiants, c’est fascinant de voir ce qu’ils réussissent à accomplir.
Je souhaite donner le goût à mes étudiants de pratiquer ce métier et cet art.
C’est inspirant de partager avec eux, cela m’apporte beaucoup sur le plan personnel et créatif.
J’aime suivre leur évolution pendant et après leur formation.
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Hue© Sue Vo-Ho

Lorsque vous travaillez sur un nouveau projet, par quoi commencez-
vous ?

Cela dépend des projets. Ma tête bouillonne d’idées. J’ai plusieurs séries d’entamées.
Chacune n’étant pas à la même étape de mon processus créatif.
Certaines sont à l’état embryonnaire, alors que d’autres sont à la phase finale.
Parfois, je commence un projet avec une idée bien précise, appareil à la main,
comme si toute la réflexion s’était faite inconsciemment.
Pour d’autres projets, il me faut un temps de recul pour bien analyser la direction que je prendrai.
J’écris, je classe mes images, je les imprime en petit format, ces étapes m’aident
à filtrer mes idées, à les focaliser.
Je me laisse souvent guider par mon état d’esprit.
Ainsi, chaque jour, chaque semaine, je peux travailler sur un projet différent.
Je choisis celui qui appuie ce que je ressens ce jour-là.

Qu’est-ce que vous pensez de la connexion de l’art et du numérique?

J’ai appris la photographie à l’époque argentique. Je passais beaucoup de temps à créer en chambre noire.
Cette partie me charmait tout autant que la prise de vue.
La venue du numérique m’attristait. J’ai par la suite apprivoisé le numérique.
Au fil des années, la technologie s’est améliorée et j’ai appris à manipuler ces nouveaux outils.
Un jour, j’ai réalisé que le numérique m’offrait des possibilités créatives infinies.
La postproduction fait maintenant partie de mon processus.
Je travaille à l’ordinateur dans le but d’interpréter ma vision du sujet,
à la manière que je le faisais en chambre noire.
J’aime aussi le mélange des deux univers, j’effectue parfois ma prise de vue en argentique et
je développe ensuite l’image à l’aide de logiciels.

Pouvez-vous nous en dire un peu sur la série New York City?

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New York City no 1© Sue Vo-Ho
Cette ville m’inspire, c’est pourquoi j’aime errer dans ses rues.
Je l’ai visitée à plusieurs reprises à des moments variés.
J’ai vu ses espaces se modifier, de changements s’effectuer.
J’ai beaucoup de souvenirs reliés à cette ville, à chaque visite, je me plais à les retrouver.
C’est cet état que j’ai voulu représenter dans cette série.
J’ai commencé des essais sur cette série à partir de négatifs que j’avais pris à la fin des années 90.
J’ai ensuite entamé de nouvelles prises de vue lors de mes derniers séjours, dont celles-ci, durant l’été 2017.