Les principales différences entre le graffiti et le street art sont en partie historiques. Le graffiti inclut le tags et est souvent textuel, alors que le street art moderne est une continuité de ce mouvement. Le street art serait d’ailleurs né à la suite du boom du graffiti à New York dans les années 1970. La hausse du nombre de graffitis à New York a commencé dans les années 1960, a continué de croître dans les années 70 et a culminé avec la création de peintures sur les façades du métro dans les années 80. Le street art a évolué du concept de graffiti principalement textuel à un art visuel conceptuel. Parmi les exemples célèbres d’artistes street art de cette époque, on peut citer Hambleton, qui a créé des personnages fantomatiques dans les rues, et Keith Haring qui a subverti les publicités dans le métro. Jean-Michel Basquiat est l’un des pionniers les plus célèbres du street art; il a commencé comme artiste membre du SAMO, un duo de graffeurs qui taguaient leur nom partout à Manhattan.
Le fly-posting est une technique de collage d’affiches sur les murs. Elle servait initialement à promouvoir des groupes et des concerts, mais les artistes street art ont repris cette technique afin de partager leurs propres œuvres à travers la ville. Ce type de street art était courant dans les grandes villes à travers le monde dans les années 1980. La montée de la tendance punk et son idéologie subversive ont également influencé l’évolution du street art. La mentalité punk anti-establishment se reflétait alors dans l’attitude anti-musée de nombreux artistes street art.
Soil Eater, MALIK, 2017, Graffiti sur Toile, 150 x 200 cm
Les premiers graffitis étaient associés au vandalisme et étaient considérés comme un marquage grossier du territoire, en particulier dans le cas des tags. Cependant, avec le temps, cette vision a évolué et le street art a été de plus en plus accepté par le monde de l’art. Avec le temps les artistes street art ont souvent opéré une transition vers le grand public, en exposant dans des musées et des galeries notamment. En réalité, plusieurs artistes connus se sont d’abord fait connaître comme artistes de rue avant de faire cette transition, notamment Jenny Holzer et Barbara Kruger. Le street art est également plus populaire auprès du grand public. Le succès mondial d’artistes comme Banksy a solidifié la réputation internationale du street art. Aujourd’hui, il est même devenu une véritable attraction touristique populaire dans les principaux centres culturels tels que Berlin, Londres ou Paris.
Inner Path, Armin NASCA, 2018, Acrylique, Graffiti, Laque, Aérosol sur toile, 120 x 90 cm
Néanmoins, le street art reste un mouvement engagé dans la rébellion et l’engagement social. La caractéristique déterminante du street art est qu’il renvoie à des oeuvres créées dans un espace public, sans ou contre la permission du propriétaire, ce qui en fait une rébellion délibérée qui remet en cause les règles qui régissent les espaces publics. En conséquence, on peut comprendre les liens qui existent entre le street art et l’art de la guérilla avec son engagement politique et son message anti-establishment. Le street art a perdu sa réputation de simple vandalisme et est devenu un moyen pour les artistes d’apporter de la beauté à un espace public, ou de communiquer un message plus profond. La guérilla et le street art sont tous deux un moyen de partager un message important sur les questions sociétales et politiques.
Les artistes street art s’intéressent également au potentiel inexploité de l’espace urbain et à toutes les possibilités créatives imaginables. Le street art est fondamentalement une forme sans règles. Non seulement la création d’œuvres illicites est un défi, mais les techniques qui peuvent être utilisées sont illimitées. Les artistes créent avec de la peinture en aérosol, du fly-posting, des pochoirs, des autocollants ou en dessin à main levée. L’ère numérique n’a fait qu’accroitre les possibilités des artistes et ils peuvent désormais projeter des œuvres sur des bâtiments ou incorporer des lumières LED dans leur travail. Un élément clé du street art est la répétition, en particulier avec des artistes comme Shepard Fairey et Space Invader. Les artistes de tags jouent sur la répétition pour créer un art apparemment identique entre différentes villes, et vouent ainsi à laisser une marque culturelle.
Waste your youth, SUPER POP BOY, 2017, Acrylique sur toile, 110 x 90 cm
Le street art offre une liberté créative complète et il peut aussi offrir une liberté vis-à-vis des institutions. Les artistes de rue peuvent atteindre un public plus large que les galeries, en utilisant les espaces publics. Ils sont libres de créer ce qu’ils veulent sans les restrictions des espaces commerciaux ou culturels. Cependant, le street art n’est pas un mouvement anti-art. Les artistes de rue ont souvent des studios et travaillent avec des galeries. Le street art est au centre de l’art contemporain. Même si certains artistes de rue continuent de travailler dans les espaces publics urbains, il y a une transition progressive des espaces urbains vers les espaces culturels, de telle façon que l’on peut trouver du street art dans des musées et des galeries renommés.
Alpha, Shev LUNATIC, 2016, Acrylique sur métal, 50 x 70 cm
Singulart travaille avec des artistes street art émergents et établis à travers le monde qui continuent de travailler dans la rue, tout en collaborant avec des galeries du monde entier. Des artistes célèbres comme Virginia Valère exposent à Art Basel Miami, et Nasca et Super Pop Boy vivent et travaillent dans le centre culturel de Berlin. Shev Lunatic crée des oeuvres vibrantes et osées et Malik est reconnu pour son utilisation unique de l’espace, et notamment de l’intérieur des prisons. Découvrez le meilleur du street art contemporain chez Singulart.