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Résidence d’artistes – Maison de l’Art Contemporain Asilah

La Maison de l’Art Contemporain Asilah consitutue un élément indispensable à l’éclosion de l’âme de la ville d’Asilah, phare culturel au Maroc. Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Ahlam Lemseffer, présidente de cette Résidence d’artistes emblématique.

Qu’est ce qui fait de MAC A une Résidence d’artistes unique? 

La Maison de l’Art Contemporain est un lieu unique dans son architecture et sa situation géographique face à l’océan. C’est un lieu d’inspiration et d’évasion, propice à la création artistique. Asilah est une ville culturellement imposante, un phare culturel au Maroc. Son festival, qui a bouclé sa quarantaine d’années, reste une référence majeure dans le monde.

Comment sélectionnez-vous les artistes ?

Nous ne lançons pas d’appels, nous invitons les artistes que nous pensons être prometteurs. Ces artistes ne sont pas forcement des artistes reconnus ou confirmés.
Nous travaillons toujours autours d’un thème donné qui s’inscrit dans l’actualité du pays. Le symposium annuel autour d’un thème précis permet de dresser une liste d’artistes potentiels auxquels nous offrons une invitation. 

Découvrez 10 des plus belles Résidences d’artistes (article en anglais)

Quels sont les éléments clés du succès d’une résidence d’artiste ? 

Le succès d’une résidence tient à la fois dans la qualité du lieu que dans le flux d’échange qui s’y produit entre les artistes participants.
Imaginée dès sa création comme un lieu d’échange et de partage, la dimension internationale de MAC A s’est imposée tout naturellement et s’est développé chaque année suivant les thèmes retenus. Notre résidence permet une immersion totale des artistes internationaux dans la culture marocaine à travers les excursions, les repas, la cohabitation avec des artistes marocains et divers activités.

Quel impact pensez-vous que La Maison de l’art Contemporain Asilah a eu depuis sa création ? 

Il est très intéressant de voir que, même si les artistes de la Résidence ne parlent pas de langue commune, ils parviennent tout de même à communiquer de façon admirable. L’art fait ce que les politiques n’ont pas pu faire, l’art rassemble les peuples et dans le partage de leur richesse culturelle.

« Le partage ne divise pas la richesse mais la multiplie et chacun de nos artistes quitte notre résidence bien plus riche qu’il n’est arrivé. »

Ahlam Lemseffer, présidente du MAC A

Ces artistes deviennent eux même ambassadeurs de la culture marocaine et de l’art marocain dans leur pays.

Quelles sont vos ambitions à long terme pour la scène artistique marocaine ? 

La production marocaine a toujours été féconde, avec un éventail riche et varié. La demande a plus récemment connu un essor avec le développement des galeries et des lieux d’exposition.
Les thématiques retenues annuellement ont étés des éléments convaincants pour nos partenaires nationaux et internationaux afin de faciliter la diffusion de nos projets et notre contribution à la scène artistique marocaine. 

Pour vous, quel est le rôle de l’art dans la société actuelle ? 

L’art est un vecteur efficace de développement social et humain. 
Notre rôle est de sensibiliser la grande masse et nos décideurs à la nécessité de l’art dans la société. Ainsi, pour sensibiliser la population et les dirigeants de demain, nous organisons régulièrement des journées d’activités pour les enfants et les jeunes de la région encadrées par des artistes confirmés.

Comment le Covid19 a impacté le côté international de votre résidence?

L’impact du Covid 19 a été important sur nos projets à l’international, nous forçant notamment à annuler le projet de résidence “Atelier de gravure Espagne/Maroc”.
Plusieurs artistes de résidences passées nous ont fait part de leur désir d’organiser une “Résidence confinée” si un deuxième confinement venait à être imposé.  Par ailleurs, grâce à l’initiative du ministère de la culture, nous programmons actuellement le projet de symposium international « Andalousie, Héritage culturel partagé” marquant l’année de l’Espagne au MAC A.

Quel est votre moment le plus mémorable à La Maison de l’art Contemporain Asilah ?

Nombreux sont les moments mémorables au MAC A. Chaque évènement apportant son lot de satisfaction intellectuelle avec des moments exaltants, tant dans les ateliers de production que dans les moments de communion autour de plasticiens, de poètes et de penseurs.

Si tout était possible, à quoi ressemblerait pour vous la résidence de rêve ? 

Le rêve, nous le vivons en permanence dans ce lieu magique qu’est le MAC A. Cependant pour poursuivre ce rêve nous devons régler les contraintes financières qui nous handicapent considérablement, mettant en péril les perspectives de pérennité de notre activité.