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Entretien avec l’artiste Laurence de Valmy

Du 17 au 23 Novembre, Singulart lance sa toute nouvelle Vente Flash sur le thème de l’hiver. A l’occasion des fêtes de fin d’année, nous avons demandé à 30 artistes internationaux de créer 3 œuvres originales pour nos collectionneurs. Nous avons interviewé l’une des participantes, l’artiste Laurence de Valmy pour discuter de ses inspirations et de sa représentation des réseaux sociaux dans ses œuvres.

Quand avez-vous su que vous vouliez devenir artiste ?

J’ai commencé à peindre vers mes 10 ans avec notamment des cours dans le studio d’une peintre à Londres où je vivais à l’époque. Si j’ai toujours poursuivi ma pratique artistique, j’ai toutefois fait des études en sciences économiques et j’ai eu une première carrière en entreprise. J’ai fait mes premiers pas d’artiste professionnelle en 2005 tout en poursuivant ma carrière. C’est en 2015 suite à ma relocalisation aux USA, que j’ai décidé de sauter le pas et de me consacrer à 100% à la peinture.

Pourriez vous nous décrire votre art?

Je revisite l’histoire de l’art à travers le prisme d’Instagram pour partager les histoires d’œuvres ou d’artistes majeurs, montrer la continuité de l’histoire de l’art, les liens entre les artistes. C’est aussi l’occasion de souligner la place des réseaux sociaux en particulier d’Instagram pour les artistes visuels.

Que seriez vous si vous n’étiez pas artiste?

De fait, j’ai déjà eu cette autre carrière ! J’ai d’ailleurs beaucoup aimé ma vie en entreprise qui faisait appel à d’autres formes de créativité et j’appréciais énormément le travail en équipe. Cette expérience m’a beaucoup appris et cela m’est utile sur certains aspects de mon métier actuel.

Crédits: Laurence de Valmy

Quel est votre prochain grand projet ?

Les temps actuels sont encore compliqués pour faire des projets d’exposition tres précis et je suis très reconnaissante de la réactivité des galeries avec qui je travaille pour faire face à la situation.

En attendant d’avoir plus de visibilité sur 2021, je poursuis ma série actuelle tout en travaillant sur une nouvelle série, qui est encore en gestation.

Quelle est votre œuvre d’art préférée ? Quel est votre artiste préféré de tous les temps ?

Difficile de ne sélectionner qu’une seule œuvre car mes goûts sont éclectiques preuve en est dans mon travail! Quant à l’artiste, je dirai David Hockney qui est à la fois talentueux, érudit et solaire. Il me suffit d’écouter une de ses interviews pour me donner le sourire. Plus récemment j’ai découvert le travail d’Hilma af Klint qui me touche esthétiquement et pour son aspect spirituel.

Quel est votre processus de création ?

Pour la série Post, sa nature conceptuelle fait qu’il y a une phase en amont de recherche et de rédaction des dialogues pour partager l’histoire d’une oeuvre, d’un artiste. Une fois cette phase réalisée, je m’attelle à l’aspect matériel de mon travail : la peinture. Ces deux phases sont très complémentaires pour me plonger dans l’univers d’un artiste

Crédits: Laurence de Valmy

Vos oeuvres mettent en avant les réseaux sociaux tels qu’Instagram, quelle est votre relation aux réseaux sociaux?

De façon assez amusante, je n’étais sur aucun réseau avant d’arriver aux Etats-Unis, sauf LinkedIn. C’est pour rencontrer d’autres artistes que je me suis connectée à Facebook et Instagram. Ils m’ont permis de bâtir ma communauté, de rencontrer des galeristes avec qui je travaille aujourd’hui, des collectionneurs. Je trouve que c’est un outil formidable pour réduire les distances.

D’après vous, comment est ce que les réseaux sociaux influencent l’art aujourd’hui? Est-ce positif?

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le livre No Filter sur la création d’Instagram. Il est intéressant de lire comment cela a influencé nos habitudes de photographie : les sujets choisis, l’esthétique, le format carré, les filtres…

Au delà de cela, la digitalisation que ce soit via les réseaux ou Internet, permet de démocratiser l’accès à la connaissance et à l’art. Tout comme la photographie a permis de le faire fut un temps. Et tout ce qui permet de démocratiser l’art est positif.

Comment les événements actuels dans le monde influencent votre art ?

Ma série a beau faire appel à l’histoire, les événements m’influencent forcément et m’amènent à considérer certaines œuvres à certains moments. Au début de la pandémie, j’étais comme bloquée et je me suis plongée dans un Keith Haring, Tree of Life qui m’a apaisée par son message et ses couleurs. Je m’engage également pour soutenir la reconnaissance de femmes artistes d’où ma collaboration avec Art Girl Rising. J’ai fait écho au mouvement Black Lives Matter a travers une toile de Basquiat… Les sujets de société qui nous préoccupent aujourd’hui ne sont pas nouveaux et ces œuvres nous le rappellent.

Crédits: Laurence de Valmy

Pouvez-vous nous décrire votre expérience avec Singulart ?

Ma collaboration avec Singulart est née d’une rencontre avec Marion Sailhen qui m’a convaincue par son enthousiasme et professionnalisme. J’ai eu de très bon contacts avec l’équipe et en tant que française, je suis ravie que Singulart soit une initiative qui rencontre un beau succès.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?

Je crois que le meilleur conseil que l’on m’ait donné est de construire sa communauté. On construit son chemin grâce aux personnes que l’on rencontre et de nos jours, les contacts sont possibles même à distance. Il faut être curieux et ne pas hésiter à se connecter !

Qu’est-ce qui vous a motivée à participer à cette vente flash d’hiver ?

Singulart m’a invitée à y participer et je suis ravie de faire partie des artistes sélectionnés pour l’occasion. C’est une belle idée que d’offrir de l’art pour les fêtes!

Crédits: Laurence de Valmy

Pourriez vous décrire les oeuvres d’art que vous avez réalisées pour cette vente flash?

Les trois œuvres ont été conçues en triptyque même si chaque toile peut vivre indépendamment. Je souhaitais souligner l’influence d’un artiste comme Hokusai à travers le temps et les cultures. On connaît plutôt bien le lien entre l’art japonais et les impressionnistes, parfois un peu moins avec des artistes plus récents comme Lichtenstein ou Murakami. Tous les artistes héritent de ce que les précédents ont créé. En cela nous faisons tous de l’appropriation, en apportant notre propre touche. Picasso aurait dit après avoir vu Lascaux : « Nous n’avons rien inventé ». Je partage ce point de vue, nous sommes simplement des interprètes différents.