Artiste français ayant exposé ses œuvres à l’échelle nationale, Nicolas Maureau créé des compositions figuratives à l’aide d’acryliques et d’huiles sur toile. Puisant son inspiration dans l’iconographie de la peinture avant 1914, Nicolas explore l’histoire de l’art afin de mieux comprendre nos comportements actuels en tant qu’individus ou société.
Quand avez-vous choisi de devenir artiste ?
Je crois que le désir de devenir artiste vient de ma fréquentation des musées étant enfant. Pour moi c’est un souvenir assez magique d’être confronté à « l’illusion » de la peinture et de la sculpture. Un imaginaire
opérait par les titres, qui, loin de rendre la scène explicite, renforçait son aura de mystère. J’ai ensuite fréquenté un atelier de dessin et de peinture étant adolescent et ai rencontré un artiste Anglo-indien qui m’a beaucoup encouragé. Après mes études aux Beaux-Arts, j’ai préféré la peinture au graphisme.
Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des autres artistes qui vous inspirent ?
Je suis très marqué par la peinture antérieure aux impressionnistes. J’ai une admiration particulière pour Caravage, qui pour moi va droit à l’essentiel en limitant les décors architecturaux ou les accessoires qui
peuvent chez d’autres peintres faire trop « théâtre ». Velázquez est également un peintre très important, la découverte du portrait de Innocent X est un de mes chocs esthétiques les plus profonds.
Plus proche de nous, j’aime beaucoup le travail de Cindy Sherman. Son travail photographique de reprise d’œuvres classiques m’intéresse, et je me sens proche de sa démarche de réinterprétation, de réécriture. Selon moi,
elle pose des questions fortes sur la profondeur historique que chacun de nous porte et sur notre capacité à nous l’approprier et à la remettre en cause.
Préférez-vous travailler seul ou en collaboration avec d’autres artistes ?
Je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de travailler en collaboration avec d’autres artistes dans le sens de créer une œuvre à plusieurs mains. Pour autant, j’aime beaucoup échanger avec d’autres artistes sur nos pratiques respectives. Là où mon travail est participatif, c’est dans la relation que j’entretiens avec les modèles de mes peintures. Ce ne sont pas des modèles professionnels et souvent nous échangeons beaucoup ensemble. Nous parlons de la scène à créer et du tableau a venir. Pour moi le modèle est
forcément un collaborateur en étant acteur ou simplement coopératif.
Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?
Je travaille par séries. Je m’empare d’un point de vue existant dans la peinture pour en extraire un rapport à notre monde contemporain. J’ai récemment terminer « Mystiques », une série autour de la
représentation de la sainteté.
Actuellement je travaille sur l’idée de Mélancolie, c’est pour moi un thème proche de ce que nous vivons en ce moment. La perte de repères que nous subissons nous amène chacun à un retour sur nous-mêmes, notre univers, notre mode de vie. Je vais débuter par Philoctète qui représente l’abandon, puis devrait suivre un tableau représentant la Mélancolie du vin.
Que feriez-vous dans la vie si vous n’étiez pas devenu artiste ?
Je serais peut-être archéologue…
Y a-t-il d’autres artistes présentés sur Singulart dont le travail vous plaît ?
J’ai découvert récemment le travail de la photographe Vanessa Chambard, j’aime beaucoup ses paysages de brumes et ses portraits très picturaux. J’aime aussi le travail de Nata Zaikina autour des jeux et de l’enfance. Ainsi que les foules éparses de Stéphanie Ho et bien d’autres…
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?
Je leur conseillerais d’être fiers de leur engagement dans la carrière artistique, de prendre plaisir à travailler et de suivre leur instinct. Je leur conseillerais également la patience, je pense que la maturité
en art est quelque chose d’important qui demande du temps, même si le monde actuel porte plutôt à l’immédiateté.
