Femmes d'art  •  Figures et artistes célèbres  •  Histoire de l'art  •  News

Les femmes artistes qui ont marqué l’histoire

Profitons-en pour revoir notre histoire de l’art et rencontrez avec certaines des femmes qui ont changé le monde de l’art à jamais. À l’occasion de la vente exclusive « les Singulières », SINGULART célèbre pendant toute une semaine les femmes d’art. Avant de pouvoir célébrer les femmes qui façonnent le monde de l’art d’aujourd’hui, nous devons tout d’abord rendre hommage à celles qui ont ouvert cette voie.

Caterina van Hemessen (1528-1588)

Autoportrait Caterina van Hemessen © Wikimedia Commons

Reconnue comme étant une artiste de la Renaissance flamande, Hemessen a laissé derrière elle un grand nombre d’oeuvres prouvant son existence. Son œuvre se compose principalement de portraits de femmes à petite échelle entre les années 1540 et le début des années 1550 ainsi que de quelques compositions religieuses. On raconte aujourd’hui que Caterina van Hemessen était l’une des premières artistes à réaliser des autoportraits, capturant l’artiste assise sur son chevalet.

Evidemment, il y avait à cette époque de nombreux obstacles pour les femmes artistes comme van Hemessen. Elles n’avaient pas le droit de poursuivre des études artistiques, ne pouvaient pas reproduire des nu ni assister à la dissection des cadavres comme leurs homologues masculins. Par ailleurs, il était d’usage que les jeunes créatifs vivent avec un maître peintre pendant quatre ou cinq ans vers l’âge de 9 à 15 ans, ce qui rendait la chose presque impossible pour les femmes, car leurs devoirs en tant que femme et leur rôle dans la société prévalaient toujours.

Artemisia Gentileschi (1593-1653)

Autoportrait Artemisia Gentileschi © Wikimedia Commons

Artemisia Gentileschi était une femme artiste baroque italienne, qui s’est spécialisé dans la peinture de scènes de femmes inspirées des mythes, d’allégories et de la Bible. Les femmes étaient représentées dans diverses scènes de souffrance ou de victoire. Ses oeuvres les plus célébres sont Suzanne et les vieillards, Judith décapitant Holopherne ou encore Judith et sa servante. Son autoportrait, où elle se présente comme étant « l’allégorie de la peinture », est également très apprécié. En tant que femme artiste du XVIIe siècle, Gentileschi était une perle rare. Elle a également été considérée comme une véritable icône féministe, ayant participé à la condamnation de son violeur lorsqu’elle était jeune femme.

Après un mariage arrangé au peintre Pierantonio Stiattesi, Gentileschi s’installe à Florence où elle devient une peintre de la cour reconnue au palais des Médicis ainsi que celui de Charles Ier d’Angleterre. Peu après, elle est devenue la première femme acceptée à l’Accademia delle Arti del Disegno (Académie des arts du dessin). Tout au long de sa carrière, l’artiste a vécu à Rome, Gênes, Naples et Londres. Les rencontres faites tout au long de ses voyages, l’aident à développer son style artistique.

Marie-Gabrielle Capet (1761-1818)

Autoportrait Marie-Gabrielle Capet © MyDailyArtDisplay

Marie-Gabrielle Capet est une peintre néoclassique française dont la formation artistique reste inconnue mais qui débute sa carrière de peintre en 1781 en devenant l’élève d’Adélaïde Labille-Guiard à Paris. Avec le soutien de cette femme artiste, Capet a pu construire une carrière sur des commissions d’œuvres réalisées pour la classe moyenne supérieure, de la noblesse et même de la royauté.

Ses œuvres comprennent des peintures à l’huile, des miniatures ainsi que des aquarelles. L’artiste est une grande portraitiste. Malgré son talent et sa clientèle, les historiens de l’art ont différentes hypothéses expliquant pourquoi elle est tombée dans l’oubli après sa mort. Les couleurs pastel n’étaient plus à la mode, la majorité de ses œuvres se trouvaient dans des collections privées qui se sont dispersées à travers le temps et notamment parce que la société oublie activement le travail des femmes artistes.

Rosa Bonheur (1822-1899)

Rosa Bonheur ©Picryl

Rosa Bonheur était une grande peintre réaliste et a obtenu une reconnaissance sans précédent en tant qu’artiste femme au XIXe siècle. Connue pour son incroyable peinture réaliste mettant régulièrement en scène des animaux, elle n’avait que 19 ans lorsqu’elle a exposé sa première œuvre d’art intitulée « Deux charmants groupes d’une chèvre, de moutons et de lapins » (1814) à Paris à l’Académie des Beaux-Arts. Son oeuvre la plus célèbre est sans aucun doute« Le marché de chevaux de Paris » (1852-55), qui est exposée au Metropolitan Museum of Art de New York, où elle occupe un mur entier en raison de sa taille monumentale de 2 x 2,5 m. À cette époque, les femmes artistes étaient rares et Bonheur a donc dû trouver des moyens de se fondre dans la masse pour se protéger contre le harcèlement et résister aux normes genrés. Elle est allée au marché aux chevaux de Paris pendant quelques années où elle a travaillé sur cette peinture et elle a obtenu de la police l’autorisation de porter des vêtements masculins afin de se fondre dans la masse et de travailler en paix.

« Le marché de chevaux de Paris » (1852-55) – Rosa Bonheur

Bonheur était connue pour son indifférence envers les hommes et n’appréciait pas leurs rôles dominants dans les cercles familiaux et sociétaux, ce que résume parfaitement l’une de ses citations :« En ce qui concerne les hommes, je n’aime que les taureaux que je peins. »

Bonheur est enterrée dans un cimetière à Paris avec sa compagne, Nathalie Micas, décédée avant Bonheur. Sa future partenaire Anna Elizabeth Klumpke, une peintre américaine, est devenue son unique héritière et a été enterrée plus tard dans le même cimetière.

Harriet Powers (1839-1910)

Harriet Powers ©Wikimedia Commons

Harriet Powers, originaire de la campagne géorgienne, était une esclave afro-américaine connue comme fabricante de quilt et artiste folklorique. Grâce à ses techniques de couture, elle racontait des histoires du folklore local, des légendes, des récits bibliques et des événements astronomiques. En 2009, une de ses lettres a été découverte, révélant que Powers transformait les histoires qu’elle lisait elle-même en chefs-d’œuvre picturaux, ce qui indique qu’elle était une femme alphabétisée – un exploit énorme pour une femme en esclavage – même si seuls deux de ses quilts ont survécu. “Bible Quilt” (1886) et “Pictorial Quilt” (1898), son travail est considéré comme l’un des plus beaux exemples de quilting des Etats-Unis du Sud du XIXe siècle.

“Bible Quilt” (1886), Harriet Powers ©Wikimedia Commons

Hilma af Klint (1862 – 1944)

Hilma af Klint ©Wikimedia Commons

Les peintures de Hilma af Klint ont été parmi les premières pièces abstraites connues. L’artiste suédoise a cependant été laissée pour compte dans le mouvement de l’art abstrait. Ses homologues masculins comme Piet Mondrian et Wassily Kandinksy ont reçu toute l’attention et la reconnaissance. Il est important de noter que son travail abstrait est antérieur aux premières compositions purement abstraites de Kandinsky.

Klint faisait partie de The Five, un groupe de femmes qui partageaient la conviction qu’il était important d’établir des contacts avec les « Grands Maîtres ». Nous pouvons souvent découvrir des diagrammes dans ses peintures, une représentation visuelle de ses idées spirituelles complexes.

Hilma af Klint, Moderna Museet ©flickr

Lyubov Popova (1889-1924)

Lyubov Popova ©Wikipedia

Se considérant comme une cubiste, une suprématiste et une constructiviste, l’artiste Lyubov Popova était certainement l’une des femmes artistes les plus influentes de l’avant-garde russe. En 1915, elle développe sa propre variante d’art non-objectif et devient une icône. Cette variante est basée sur les principes de la peinture d’icône et des idées d’avant-garde.

Dans les premières années du XXe siècle, elle a rejoint les constructivistes et en 1921, elle s’est entièrement consacrée au design industriel. Excellant à la fois dans les vêtements et les tissus ainsi que dans le design industriel, elle a produit des livres, des céramiques, des photomontages et des affiches. Elle décède de la scarlatine en 1924 à Moscou alors qu’elle n’avait que 35 ans.

« Composition » (1917), Lyubov Popova ©Wikimedia Commons

Augusta Savage (1892 – 1962)

Augusta Savage ©Wikimedia Commons

Associée à la Renaissance de Harlem, Augusta Savage était à la fois enseignante, sculptrice et militante, prônant l’égalité des droits pour les Afro-Américains dans les arts. Bien qu’elle ait battu les 142 hommes sur la liste d’attente pour étudier l’art au Cooper Union College, elle est toujours rejetée par le gouvernement français pour une résidence artistique d’été en 1923 en raison de sa couleur de peau. Ce fut le début de son combat pour l’égalité et la démocratisation du monde de l’art.

En 1929, sa sculpture« Gamin » d’un enfant de Harlem connaît un grand succès et lui vaut une bourse à l’Académie de la Grande Chaumière à Paris. Après avoir remporté de nombreux prix et présenté ses oeuvres dans de nombreuses expositions, Savage retourne aux États-Unis en 1931 et lance son propre studio d’arts. En 1934, Savage devient la première artiste afro-américaine élue à l’Association nationale des femmes peintres et sculptrices.

Cela ne l’a pas empêchée de créer un travail révolutionnaire et d’accomplir des réalisations sans précédent, comme d’être l’une des quatre femmes à recevoir une commande de l’Exposition universelle de 1939. Tout au long de ses nombreux succès, elle a continué à enseigner l’art à sa communauté.

« Gamin » Augusta Savage ©Flickr

Maria Schendel (1919-1988)

Maria Schendel ©Wikiart

Réfugiée juive de Suisse, élevée en Italie et catholique, Maria Schendel a fui au Brésil en 1949 en raison du déclin de l’économie européenne. Aujourd’hui, Schendel est considérée comme l’une des artistes d’après-guerre les plus prolifiques et les plus importantes d’Amérique latine. On estime aujourd’hui qu’elle a réinventé le visage du modernisme européen au Brésil. Schendel n’était pas vraiment connue en dehors du Brésil jusqu’en 2013 lorsque le Tate Modern a présenté une immense rétrospective à son nom. Ses dessins sur papier de riz, ses peintures et ses sculptures constituent un ensemble d’œuvres uniques et importantes.

Mira Schendel, Untitled, 1963, Huile sur toile, 145,9 x 114 cm, © Tate, © Estate of Mira Schendel

Inspirez-vous des histoires des femmes d’art du monde entier grâce à notre catégorie spéciale femmes d’artdu le magazine SINGULART.