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Quand la réalité augmentée rencontre le Street Art – Entretien avec l’artiste Bond Truluv

Jonas Ihlenfeldt, dont le nom d’artiste est Bond Truluv, est l’un des principaux artistes présents lors de notre vente aux enchères de Street Art du 20 au 25 avril sur SINGULART. Dans cet entretien, Bond Truluv nous explique comment et pourquoi les nouveaux outils technologiques tels que la réalité augmentée apportent une vraie valeur ajoutée à ses œuvres d’art. Avec lui, nous avons discuté des techniques qu’il emploie, de ses œuvres et des raisons pour lesquelles il pense que l’intersection entre la réalité augmentée et le Street Art est un créneau intéressant à exploiter.

1. Est ce que vous vous définiriez comme un street artist ?

Absolument. Une grande partie de la construction esthétique de mes productions se passe « dans la rue » et je peins régulièrement à l’extérieur, d’ailleurs plus souvent qu’à l’intérieur.

2. Quels sont les thèmes récurrents dans vos œuvres ?

Technologie, culture pop, architecture, illusion et calligraphie.

3. Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des artistes qui vous inspirent le plus ?

Il y a tellement de collègues artistes que j’admire. Beaucoup trop pour les citer tous et je ne voudrais pas en oublier certains, mais nombre d’entre eux ont joué un rôle essentiel dans mon évolution artistique. En général, je suis surtout inspiré par le graphisme et la musique.

4. Pourquoi avez-vous décidé d’incorporer des techniques innovantes telles que la réalité augmentée dans votre art ?

Dans une certaine mesure, je me considère comme un technicien qui essaie de trouver une solution appropriée à un certain problème. À cet égard, je suis constamment à la recherche de création de nouveaux outils pour élargir ma boîte à outils esthétique. L’utilisation des nouvelles technologies n’est qu’une suite logique dans l’évolution de mon travail et je suis fasciné par ce qui a été rendu possible ces dernières années.

Je ne dis pas que tout va bien et que la technologie est la voie du salut, mais elle m’inspire en tous cas à créer de nouvelles combinaisons de façon très régulière. La réalité augmentée m’a donné l’opportunité de donner vie à mes pièces. Avant cela, je peignais une image fixe d’une action ou d’un processus potentiellement infini. Grâce à ce nouvel outil, je suis en mesure de transformer ce moment limité en une nouvelle perception du temps et de raconter une histoire beaucoup plus intéressante à travers mes œuvres.

5. Pourriez-vous nous expliquer la technique de personnalisation des strates de réalité augmentée ? Comment les créer ?

Lorsque je commence à travailler sur une pièce, j’ai une brève idée de ce qui va se produire. La plupart des étapes du travail se déroulent dans un logiciel 3D appelé Blender. En général, je dessine entre 5 et 15 versions fixes avant de décider de la pièce à peindre et à animer. À l’origine, j’avais pour habitude de faire beaucoup de croquis et de tout dessiner, mais maintenant la souris et mon ordinateur de bureau sont mes principaux outils. Cependant, j’aime toujours autant peindre avec des bombes aérosol. Après avoir peint la toile, j’ajuste la version numérique en fonction de la version analogique, puis je commence à animer certaines parties qui me semblent appropriées. Après avoir rendu un petit clip, j’ajoute quelques effets à l’aide d’un logiciel de montage vidéo et je m’assure que l’animation correspond à la pièce peinte. À l’aide d’un troisième logiciel, je fais correspondre la vidéo d’animation à une image de suivi qui sera reconnue par l’application grâce à un QR code. Dès qu’elle est reconnue, l’application télécharge la vidéo et la diffuse par-dessus l’image de suivi.

6. Pensez-vous que le fait d’être un artiste multimédia ajoute de la valeur à votre production artistique ?

Je suppose et j’espère que oui. Pour moi, il est très important d’expérimenter différents supports et d’essayer de nouvelles choses. J’apprécie les artistes qui ont de solides compétences autodidactes et qui n’ont pas peur de se redéfinir et de redéfinir leur travail à travers le temps.

7. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour CopyPaste IV et VI?

CopyPaste IV et VI ont été inspirées par la beauté de l’architecture classique, des sciences anciennes et de la technologie moderne. Je les comprends comme une étude de la profondeur, de la dimension et des matériaux qui invite à explorer les multiples façettes d’une personnalité.

8. Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

J’ai récemment commencé à expérimenter le NFT / Cryptoart et je développe de nouvelles façons d’inclure les certificats blockchain dans mon travail. À côté de cela, je travaille sur divers projets internationaux de fresques murales qui, espérons-le, verront le jour lorsque la pandémie me permettra à nouveau de voyager. En outre, j’éprouve un grand plaisir à construire des dispositifs de peinture inhabituels.