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Conversation avec THIRSTY BSTRD

Thirsty Bstrd, artiste français multidisciplinaire et autodidacte travaillant à Paris, figure parmi les artistes présents lors de la vente solidaire organisée par SINGULART en partenariat avec l’AMREF du 9 au 16 mai. Artiste engagé, nous le remercions pour son soutien en faveur de cette vente caritative.

L’AMREF est une ONG africaine qui agit dans le domaine de la santé publique. Depuis 1957, l’association se bat pour un accès équitable aux soins, avec une priorité donnée aux femmes et aux enfants. Des artistes sélectionnés et engagés ont choisi de participer à cette vente à la bougie sur SINGULART pour soutenir cette cause.

Dans cette interview, Thirsty Bstrd nous en dit plus sur son processus créatif et son engagement auprès de l’AMREF.

Comment avez-vous su que vous vouliez devenir artiste ? 

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné, créé, imaginé… J’ai été bercé par la pop culture des années 80 et 90 donc beaucoup d’œuvres de cette époque sont pour moi des sources d’inspiration. Dès mon plus jeune âge, j’ai toujours été fasciné par l’envers du décor, les créateurs… Donc c’est quelque chose qui ne m’a jamais paru inaccessible. Ce que j’aime surtout, c’est créer, faire vivre une idée. Et il se trouve que créer une œuvre plastique est pour moi le chemin le plus court entre l’idée et sa réalisation.

Qu’est-ce qui vous inspire et vous pousse à créer ?

Ce qui me pousse à créer, c’est surtout d’avoir des idées et de ressentir le besoin de les réaliser, de les faire exister.
Dans mon processus créatif, j’ai beaucoup d’idées qui me viennent assez spontanément, que je note, et que je travaille, retravaille, jusqu’à ce que je sois bien sûr que mon idée soit bien mise en valeur et bien compréhensible. Pour moi, c’est essentiel que mes créations soient intelligibles et bien exécutées. De mon point de vue, c’est ce qui fait qu’une œuvre est réussie ou non.

Dans quelle mesure votre œuvre In Case of Bankruptcy – Flower Thrower Golden Bouquet est-elle une satire de la société ?

La série In Case of Bankruptcy n’est pas tant une satire mais plutôt une sorte d’observation sur le marché de l’art et ses records de vente. En fait, c’est plutôt quelque chose que je trouve fascinant. D’ailleurs, il y a même des œuvres d’art qui sont pour moi inestimables. Certaines œuvres de cette série ont fini chez des collectionneurs qui ont des toiles originales des artistes à qui je fais référence. Ils ont cette pièce en plus comme un clin d’œil à la valeur de leur collection, et à la bonne santé de leurs finances ! Dans le cas précis de cette œuvre, elle fait également référence au vol et à la revente des œuvres de rue, comme c’est arrivé à beaucoup d’œuvres de Banksy ces dernières années. Et là pour le coup, c’est traité de manière satirique.

Pourriez-vous nous parler de votre engagement auprès de l’AMREF ? 

J’ai connu l’AMREF et son engagement grâce à Baptiste Ozenne qui m’a proposé de participer en donnant une œuvre en 2019. Cela a généré un joli record pour une de mes œuvres, et je suis très heureux que ça ait eu lieu dans ce contexte et que cela puisse servir une telle cause. Ça m’a sincèrement fait prendre conscience du pouvoir de la création artistique.  Pour moi c’est aussi le rôle des artistes d’aider, d’apporter leurs contributions grâce à leurs talents.

Le street-art étant né dans la rue et investissant l’espace public, souvent à l’encontre des institutions et pouvoirs, il est historiquement considéré comme un art militant. Etes-vous d’accord avec cette affirmation ?

Pour moi, tous les arts sont engagés. Beaucoup de formes d’art naissent en contradiction avec les précédentes ou font écho à la société de leur époque. Aujourd’hui, je ne pense pas forcément que l’art urbain soit une critique de notre société mais plutôt qu’il en fait partie. Après, ça dépend aussi du contexte, il y a des endroits où le simple fait d’écrire un message sur un mur est un acte de rébellion. Je m’identifie globalement à ce mouvement en tant qu’amateur d’art. En tant qu’artiste, je dirais plutôt que j’en reprends les codes et les techniques.