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Entretien avec les fondateurs de SINGULART

SINGULART est née il y a 4 ans, grâce à la rencontre de Denis Fayolle, Véra Kempf et Brice Lecompte, cofondateurs passionnés et disruptifs du marché de l’art.

« Le numérique est un formidable levier pour l’égalité des chances. Mettre mes Le numérique est un formidable levier d’égalité des chances. Mettre mes compétences digitales au service de la promotion et de la découverte des artistes à travers le monde s’est imposé comme une évidence » .

Brice Lecompte

Les trois cofondateurs en 2017

La mission qu’ils se fixent ensemble est simple : soutenir les artistes et les aider à rayonner mondialement auprès d’amateurs d’art débutants ou de collectionneurs aguerris.

“Le marché n’était pas du tout organisé pour qu’un Américain achète l’œuvre d’un peintre russe”

Vera Kempf

L’environnement de SINGULART est multiculturel, nous comptons 26 nationalités pour une centaine de collaborateurs. Cette diversité, au cœur de nos valeurs, permet une ouverture d’esprit et une émulation permanente.

Depuis 4 ans, la galerie a beaucoup évolué mais la flamme des débuts reste la même. 

A l’occasion de l’anniversaire de SINGULART, nous revenons sur les moments forts que nos co fondateurs ont vécu. Entre les doutes et les challenges surmontés, comment leur  passion de l’art additionné à un fort caractère entrepreneurial ont fait le succès de la galerie en ligne aujourd’hui leader mondial ? 

BRICE

Brice, il y a 4 ans, auriez-vous jamais imaginé que le succès de SINGULART soit si rapide ?

En commençant le projet, je connaissais les maigres chances de succès d’une startup. On dit souvent qu’une sur 10 va réussir. Néanmoins, j’ai finalement peu douté, je crois que c’est en grande partie grâce à Denis, qui a beaucoup entrepris avant et s’est toujours montré très rassurant. Il nous répétait régulièrement à quel point on était extraordinaires. Son coaching et mon optimisme naturel m’ont permis d’avancer sereinement. Avec le recul, je me dis que j’étais probablement naïf, et que nous avons eu un peu de chance. Par ailleurs, comme je suis un grand impatient, nous avons construit et pensé SINGULART pour aller vite, très vite. La première levée de fonds d’un million, le recrutement des équipes, l’international dès le début, etc… Tout cela a été pensé et réfléchi, avec beaucoup d’ambition. C’est crucial pour Véra et moi de continuer à apprendre dans notre aventure entrepreneuriale et nous pensons que la croissance apporte ce rythme qui nous force à apprendre tout le temps et à nous challenger. Nous espérons le conserver !

L’équipe en 2018

Comment voyez-vous l’évolution du marché de l’art dans les prochaines années ?

Naturellement la COVID a accéléré brutalement la digitalisation de ce marché si particulier et cela va perdurer et toucher tous les segments et les acteurs du marché : la formation des artistes, leur accompagnement, leur émergence, leur distribution, la (re)vente aux enchères. Mais cela bouleverse aussi les médiums utilisés par les artistes : vidéo, VR, NFTs, … de nouveaux types d’œuvres vont s’inscrire dans la norme, et donc de nouveaux types de collectionneurs vont apparaître. 

Parallèlement, le marché en ligne est encore très éclaté avec une myriade d’acteurs, j’imagine donc qu’il va y avoir une consolidation dans les années à venir.

Enfin, je pense que les nouveaux modes de consommation (plus responsable, circulaire), la nouvelle norme post covid (plus de temps passé à la maison) et cette vague digitale vont faire grossir la taille totale du marché qui a longtemps stagné à environ 60 mds d’euros. Les gens vont s’entourer de biens émotionnels durables et passer le cap de l’achat d’art décomplexé, grâce au digital.

Au cours de ces 4 années, quel est le souvenir qui restera gravé dans votre mémoire ?

J’ai tellement de souvenirs, je ne peux pas tous les partager ! Si j’en sélectionne seulement certains, je dirais mon premier café avec Véra, on a discuté pendant 3 heures de nos – courts – parcours. Mais il y a eu aussi des moments compliqués comme la recherche laborieuse de notre directeur technique, nous étions prêts à tout. Nous avons même fait imprimer des T Shirt ‘Startup dans l’Art cherche son CTO’ qu’on portait dans des conférences de développeurs. Des moments drôles et touchants comme celui avec Alain Pontecorvo, un de nos artistes âgé de 85 ans, un des tout premiers à signer avec nous, qui est arrivé un jour dans nos locaux avec des CD-roms pour nous donner les images de ces œuvres. Évidemment, aucun lecteur CD au bureau…

Enfin, le jour où tout est devenu réel, alors que je commandais une salade dans le Sentier et là j’ai reçu le mail de confirmation d’achat pour notre première vente… 3 jours après le lancement du site ! Une collectionneuse allemande qui achetait 2 œuvres de Sara Willet au UK. Depuis, elle est toujours fidèle à SINGULART.

Que retenez-vous de cette expérience entrepreneuriale, quelle est votre enseignement principal ?

L’intelligence collective : il faut s’entourer. Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin. Nous avons souhaité travailler avec des gens avec qui on partage des valeurs communes mais aussi avec qui on a une forte complémentarité. Notre force, ce sont des équipes et des managers de confiance. Et nous échangeons régulièrement avec d’autres acteurs de l’Art, du monde des startups, de réseaux d’entrepreneurs, de fonds d’investissement, nous sommes très curieux de nature !

Quels sont vos prochains défis ?

Ils sont nombreux, mais les plus importants pour les mois à venir sont de construire une marque forte, connue du grand public, de Tokyo à Los Angeles. Mais aussi continuer de fournir de nouveaux services et encore plus d’aide à nos artistes, ils comptent encore plus sur nous dans ce monde post-COVID. Enfin, recruter des talents internationaux depuis Paris (nous cherchons 100 personnes pour les 12 prochains mois). Et plus que tout rester fidèles à nos valeurs malgré notre taille grandissante, c’est cela notre force, c’est nos convictions qui forgent un esprit d’équipe et nous différencient des autres acteurs de l’art contemporain.

L’équipe en 2019

VERA

Vera, SINGULART a 4 ans, que ressentez-vous ? Aviez-vous imaginé un succès aussi rapide ?

Ces quatre années sont passées tellement vite, et je trouve important de célébrer chaque anniversaire car cela permet de prendre au moins 10 minutes (on reste des entrepreneurs impatients !) pour se féliciter du chemin parcouru, se rappeler des étapes marquantes et remercier toutes les personnes qui ont rendu ce succès possible. 

Le succès, on l’espère toujours mais on sait aussi qu’une startup sur deux ne survit pas à la première année. Donc je crois que je suis surtout très reconnaissante que nous ayons eu un market fit dès le début. 

Je ressens une profonde gratitude pour toutes les personnes qui ont cru en nous au tout début, que ce soient nos premiers investisseurs, nos premiers artistes et aussi nos premiers salariés. Tout le monde a rejoint un beau projet sur le papier, mais qui avait encore peu démontré ! Je ressens aussi une plus grande maturité, ces quatre années m’ont beaucoup appris. Je m’en aperçois quand je dois revivre certaines situations qui me stressaient énormément en 2017 ou prendre des décisions complexes, que je vis aujourd’hui beaucoup plus sereinement qu’à l’époque.

Les quatre années, je les découpe volontiers en plusieurs semestres, avec tous une teinte, un focus et des enjeux propres. Les six premiers mois après le lancement de SINGULART (août 2017 – février 2018) ne ressemblent en rien aux six mois de levée de fonds de Série A par exemple (septembre 2019 – février 2020). Mon rôle en tant que fondatrice a été différent à chaque période, c’est le propre de notre position je pense : savoir s’auto-remplacer dans une fonction une fois qu’elle est débroussaillée, pour aller défricher un nouveau sujet.

Avez-vous un souvenir marquant que vous voudriez partager avec nous ?

Il y a eu beaucoup de belles rencontres lors de ces quatre ans, qui m’ont beaucoup apporté.

Un souvenir plus “collectif” c’est lorsque nous avons commencé à identifier en avril 2020 que non seulement beaucoup d’artistes créaient des œuvres en lien avec le confinement ou le coronavirus, mais nous avons vu aussi les collectionneurs acheter ces témoignages ultra-contemporains de notre époque. Cela m’a énormément marqué, car je trouve que c’est l’illustration de la raison d’être de l’art : permettre une approche sensible de la réalité, proposée par un artiste et qui va résonner chez un autre humain.

À l’occasion de l’anniversaire de SINGULART, la collection Joie Créative a été créée. Pourquoi ce thème et comment résonne-t-il chez SINGULART ?

Notre métier c’est de créer des coups de cœur, de faire résonner la création des artistes dans le cœur des collectionneurs, de faire partager les émotions exprimées par l’artiste aux collectionneurs. Donc je crois que oui, la joie est bien au cœur de ce processus d’échange, c’est même une joie créative communicative que nous défendons !

L’équipe en 2020

La mission au cœur de SINGULART est de soutenir les artistes, quel bilan faites-vous en 4 ans ?

Nous nous étions fixé des points d’étape pour que cette mission puisse s’incarner dans des réalisations concrètes. La première c’était de prouver que nous pouvions permettre à des artistes reconnus localement de gagner en reconnaissance internationale. En devenant la première plateforme de vente d’œuvres d’art en ligne, je considère que cette première étape est atteinte. 

Nous avons aussi permis d’ouvrir de nouvelles perspectives aux artistes. Beaucoup de business ont échoué avant nous à digitaliser la vente d’œuvres, détruisant pas mal d’espoir et de confiance chez les artistes. En réussissant, nous offrons une stabilité à un nouveau mode de distribution et je trouve cela très sain. Par ailleurs, nous investissons de plus en plus dans la communauté de nos artistes, et nous voyons de belles choses se passer quand les artistes se rencontrent : des amitiés, des appels téléphoniques de conseils, des collaborations etc.

Que prévoyez-vous pour les 4 années à venir ? (projets / défis)

Nous devons continuer à devancer les besoins des artistes. J’ai envie de m’attaquer aux problématiques de conseil de fixation des prix par exemple, la gestion de leur communication ou encore trouver des solutions pour leur permettre de passer le plus de temps possible à créer.

Côté collectionneurs, il me semble intéressant de comprendre la dynamique entre le premier et le second marché, pour envisager comment notre action peut renforcer la confiance des collectionneurs dans l’achat d’une œuvre sur le premier marché.

L’équipe à la fin de 2020