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Conversation avec Isabelle Derecque

Isabelle Derecque

Isabelle Derecque est l’une des artistes participant à l’Affordable Art Fair de Bruxelles. D’origine belge ses peintures ont été présentées dans de nombreuses expositions personnelle ou collective. Son choix de travailler principalement avec du plexiglas est plus que simplement esthétique. Pour Isabelle, c’est une invitation à explorer l’espace qui nous entoure en nous projetant dans une perspective, créant ainsi notre propre décor. Le changement et l’évolution sont intrinsèques à son expression artistique.

Nous avons discuté avec Isabelle de ses influences artistiques et de son parcours.

Comment avez-vous su que vous vouliez devenir artiste ?

A vrai dire, je n’ai jamais vraiment « rêvé » d’être artiste. Mon rêve, c’était d’être designer.

Je n’ai jamais bien dessiné, et encore moins peint, par contre, je savais imaginer, créer et construire des objets et leur donner une fonction. La révélation s’est faite lors des mes études d’architecte et de design. J’ai commencé par assembler des matériaux qui me plaisaient comme le plexiglas miroir, le vinyle, la feuille d’or, et sans que je m’en rende compte, ils se sont transformés en tableaux. Je pense qu’à l’époque, j’étais déçue car j’aurais préféré qu’ils se transforment en chaise… Mais nous voilà! 

Heureusement tout s’apprend, je n’ai pas de don, j’ai juste un besoin fondamental de créer et j’ai beaucoup travaillé. 

Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des autres artistes qui vous inspirent ?

L’artiste que j’aime par dessous tout depuis toujours est Olafur Eliasson. Ses œuvres mettent en relation le temps, la lumière, la nature et la dimension dans laquelle tout se retrouve. Je suis littéralement éblouie devant son travail, il me fascine et me donne la chair de poule! Il n’a peut-être pas influencé mon travail en tant que tel, mais a certainement façonné ma sensibilité.  Sinon, dans mon top 5, il y a Sol LeWitt, Nan Goldin, Anish Kapoor, Miro, et la musique, surtout le Rock and Roll…

L’ombre du cube (2020)
Isabelle Derecque,

Comment décririez-vous le concept à l’origine de votre travail ?

J’ai commencé par réaliser des tableaux sur Plexiglas miroir. Je trouvais ça super intéressant car les formes géométriques que je réalisais dessus, étaient comme en lévitation. Que ce soit la forme représentée, ou l’espace non recouvert du miroir, les deux m’attiraient. En avril 2020, lors du premier confinement, on a tous eu envie de voyages et d’évasion. Je suis donc passée du noir et blanc à la couleur vive, et de l’abstrait au figuratif. Chaque tableau est le début d’une histoire un peu étrange, dans un lieu imaginaire ou que je connais, avec une sorte d’intrigue, une ironie ou un objet mystérieux.

Quel est votre sujet de peinture préféré et pourquoi ?

Le surréalisme, pour le côté mystérieux et aussi parce que je suis Belge et qu’on est plutôt doués pour ça !

Le bain de minuit (2021)
Isabelle Derecque

Quel message ou quelles émotions souhaitez-vous transmettre à travers vos peintures ?

L’évasion, bien sûr, mais aussi l’appel à l’imagination. Les reflets que produisent les zones non peintes du tableau (miroir), le font vivre, donc même si les thèmes sont souvent des endroits vides, les reflets et les mouvements donnent l’impression d’une présence. Sans savoir où nous sommes, ni sans savoir ce qu’il va se produire, nous nous retrouvons dans des endroits mystérieusement colorés. Des espaces calmes et sereins qui semblent perdus dans le temps et dépourvus de vie. Puis un mouvement se crée et les zones de miroir se mettent à animer le tableau grâce aux reflets de la lumière. Ces couleurs joyeuses et énergiques nous rassurent dans ce voyage inconnu.

Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

J’ai écrit et illustré un livre pour enfants sur l’art. Il s’appelle « Les Bloux » C’est l’histoire d’une fratrie, illustrée sous forme de formes qui découvre les grands noms de l’histoire de l’art grâce à de petites aventures. Le premier tome se passe à NYC et je vais lancer la suite qui aura lieu à Paris. Dans mes projets, il faudrait que je trouve le temps de chercher un éditeur. Sinon, à titre plus artistique, je pense à la sculpture, mais ce ne sera pas pour tout de suite.

The escape and the apple (2021)
Isabelle Derecque

Y a-t-il d’autres artistes présentés sur SINGULART dont le travail vous plaît ?

Oh oui, il y a vraiment moyen de flâner sur SINGULART et de découvrir des merveilles! (Le site est extrêmement bien fait) J’adore Gordon Hopkins, Hugo Pondz, Rie Kono, et Olivier Lamboray (avec qui j’ai déjà exposé).

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?

Je leur dirais de suivre leur instinct, de voyager, de regarder des vieux films, d’écouter de la bonne musique, s’acheter un bon appareil photo, oser franchir les portes des galeries qui semblent parfois un peu exclusives, et de temps en temps, s’installer devant une feuille blanche et laisser faire…

Merci à Isabelle d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !

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