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La célébration du body positivisme avec nos artistes

Il a toujours été important pour SINGULART de donner à ses artistes une plateforme pour aborder les sujets qui leur tiennent le plus à cœur. C’est pourquoi, parallèlement à notre vente aux enchères caritative “Célébration du body positivisme”, nous nous sommes entretenus avec trois de nos quinze artistes présentés dans la vente pour en savoir plus sur la façon dont leur art s’inspire du concept d’acceptation corporelle et de la relation entre la beauté et l’art.


Joanna Pilarczyk Radecka, une artiste polonaise contemporaine connue pour ses portraits figuratifs, l’artiste américain Jonathan Mcafee, dont les portraits s’articulent autour du thème de la mémoire, et l’artiste Rocio Navarro, qui s’inspire des femmes, des paysages et des peuples indigènes de son Mexique natal on pris part à cette conversation.

Retrouvez leur témoignage ci-dessous !

Pourquoi, en tant qu’artiste ou personnellement, êtes vous intéressé par le sujet de l’acceptation corporelle ou autrement dit body positivisme?

Rocio : J’aborde ce sujet avec une perspective féministe et il m’intéresse parce que je pense qu’il permet de comprendre et de faire façe à la pression monumentale qui est exercée sur les femmes et nos corps. Je pense qu’il s’agit d’un aspect essentiel des normes de genre qui nous imposent d’être aimées et sympathiques dans notre comportement et notre apparence.

Joanna : Mes peintures de la série « Intimate Times » se concentrent sur l’autoportrait et le portrait de mon partenaire uniquement. En tant qu’artiste figurative qui trouve généralement son inspiration auprès des autres, cette période de confinement et d’isolement a été un défi. J’ai réalisé que je devais me mettre dans le rôle d’un modèle pour mes peintures. Je n’avais jamais envisagé de travailler sur un autoportrait, car j’ai toujours pensé que c’était un sujet difficile qui demandait beaucoup de courage.

Travailler sur la série « Intimate Times » et maintenant sur la peinture « Hidden in Flowers » a été une grande opportunité pour moi de me mettre au défi en tant qu’artiste et femme et d’exposer mon corps comme sujet dans mes œuvres. Je me peins moi-même mais aussi, je capture chaque femme. En utilisant une palette colorée, vibrante et une belle lumière se reflétant sur la peau et les plantes et fleurs environnantes, je voudrais partager avec le spectateur une atmosphère paisible et relaxante, un moment de méditation où mon corps et mon esprit sont remplis d’acceptation et d’amour.

Hidden in Flowers (2021)
par Joanna Pilarczyk

Où, ou comment, pensez-vous que l’art, la beauté et l’esthétique se croisent ?

Jonathan : Je crois qu’un art de qualité se termine toujours par un beau résultat. Je ne suis pas intéressé par quelque chose qui essaie trop d’être provocateur ou qui est choquant uniquement pour être choquant.

Joanna : Partout, dans tous les aspects de notre vie.

L’art a si souvent été utilisé pour réduire les corps à l’état d’objet par le passé, pensez-vous que l’art et les artistes ont aujourd’hui la responsabilité de rectifier cette pratique ?

Joanna: En tant qu’artiste amoureuse du corps humain, qui s’inspire beaucoup des autres, non seulement de leur image physique mais aussi de l’histoire qui se cache derrière chaque visage. Je ne suis pas d’accord pour dire que l’art a été utilisé pour objectiver le corps. Il y a eu tant d’artistes dans le passé, dont certains étaient controversés à l’époque, comme Henri de Toulouse-Lautrec, Egon Schiele, Matisse ou Paul Gauguin, qui ont concentré leur travail sur le corps féminin en montrant non seulement la beauté, mais aussi la beauté de l’imperfection ou de la transformation. Plus important encore, ils ont capturé des personnages merveilleux, avec leur bonheur et les difficultés de la vie quotidienne.

Ces artistes sont toujours une source d’inspiration pour moi, mais je suis extrêmement heureuse de découvrir de jeunes artistes figuratifs qui mettent en avant le « body positivisme” dans leur travail. Ils se concentrent sur la beauté intérieure, l’acceptation de ce que nous sommes dans notre sexualité, les différences entre nos cultures, tous les problèmes et les luttes qui rendent chaque personne si intéressante.

Jonathan : Certains artistes ont pu le faire et continueront à le faire si c’est ce qui les intéresse et ce que leur public trouve agréable. La publicité est la plus grande responsable de ce phénomène, mais l’art a souvent montré des personnes de toutes formes et de toutes tailles, représentées de manière belle et érotique.

Rocio : Je pense que l’art reflète ce que nous sommes en tant que société et les valeurs que nous jugeons importantes. Nos sociétés dites occidentales sont plus libres et égalitaires qu’elles ne l’ont jamais été, mais il me semble que le corps des femmes est aussi plus sexualisé et objectivé que jamais (justifié souvent au nom de la liberté) et je pense que l’art reflète cela.

Corpulentus (2021)
par Jonathan Mcafee

Comment avez-vous cherché à renforcer votre pouvoir ou celui de votre public avec les œuvres que vous avez créées pour notre vente body positivisme ?

Jonathan : J’ai décidé de créer cette peinture particulière parce que je veux que les gens voient la beauté des corps qui ne correspondent pas à la description classique de ce qu’est l’attractivité selon la norme actuelle.

Rocio : Ce portrait entouré par la nature reflète une femme sereine et affirmée.

Joanna : Spécialement pour cette occasion, j’ai décidé de me dévoiler complètement et de peindre un nu intégral – un corps capturé dans de belles couleurs vibrantes, contrastées, dans la lumière, entouré de plantes et de fleurs. Je profite de ce moment, j’accepte mon corps et je me connecte à la nature.

Double down (2021)
par Rocio Navarro

Merci à tous nos artistes d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.

Retrouvez les nouveautés de notre vente aux enchères body positivisme ici !