Artistes

5 minutes avec Sara Chelou

Sara Chelou

Sara Chelou est une peintre française dont les œuvres mettent en scène des personnages de bandes dessinées, mêlant Street Art et Pop Art. Ses compositions contiennent souvent des messages relatifs à des sujets contemporains – l’écologie, le respect des différences et l’égalité des droits – avec une certaine ironie. Sara Chelou considère l’art comme une évolution spirituelle, dépeignant à la fois la réalité et l’imagination, qui, selon elle, nous rapproche de notre vérité universelle. Elle crée en utilisant des huiles, des acryliques et de la peinture en aérosol.

Nous avons posé quelques questions à Sara Chelou sur sa démarche artistique et ses sources d’inspiration.

Quand avez-vous décidé de devenir artiste ?

Je crois que c’est une décision ou plutôt une orientation qui a toujours été en moi. Ma grand-mère s’est mise à peindre vers ses 70 ans et j’ai commencé à peindre avec elle à l’âge de cinq ans ! Ensuite, au collège, je m’entraînais au dessin en « croquant » mes camarades de classe. Je créais des personnages et agrémentais évidemment tous mes cahiers d’esquisses et de croquis divers et variés. Je me souviens aussi dessiner les gens sur la plage lorsque j’étais en vacances au bord de la mer.

The Crew, 2021
Acrylic, Spray paint on Linen – 150x150cm

Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des autres artistes qui vous inspirent ? 

À partir de l’âge de 16 ans, j’étais fermement décidée à avoir une carrière de peintre, donc je fréquentais assidûment le musée Beaubourg à Paris. C’est là que j’ai découvert dans un premier temps l’art brut avec Dubuffet ou Nicolas de Staël etc… Les années 80 furent les années de l’émergence de la figuration libre qui allait donner naissance au Street Art. J’ai eu la chance alors de rencontrer des artistes comme les Musulmans Fumants, les dix10, Speedy Graphito, les Bazooka, etc.

J’ai découvert ensuite avec émerveillement le travail de Jean-Michel Basquiat ou les œuvres comics de Lichtenstein. J’ai ensuite plongé dans l’univers de Warhol et sa Factory. C’était une toute nouvelle manière de produire de l’art à travers une multitude de medium. C’était aussi une nouvelle manière de le diffuser, de manière industrielle et à vocation populaire.

Préférez-vous travailler seule ou en collaboration avec d’autres artistes? 

J’ai assez souvent travaillé en collaboration avec des artistes graffeurs. Cela permettait d’agrémenter mes peintures de la dynamique particulière des lettrages de l’art vandale.

Happy together, 2021
Acrylique, Aérosol sur Tissu – 50x50cm

Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

 Je travaille sur plusieurs nouvelles séries de peintures mixant de l’abstraction et de la représentation figurative avec un esprit de fusion particulière qui tient du psychédélique. Je travaille également sur un projet de Street Art afin d’agrémenter la ville de peintures murales.

J’organise également des expositions de Street Art avec la mairie de Paris sur des thèmes engagés comme la lutte contre le sida. Je prends part aux actions collectives de Street Art avec de nombreux artistes qui sont incités à s’emparer de sujets sociétaux pour s’exprimer.

Que feriez-vous dans la vie si vous n’étiez pas devenue artiste ?

Je pense que si je n’étais pas devenue artiste peintre, je serai tout de même devenue artiste. En effet, j’ai également beaucoup d’intérêt pour l’écriture. Il est possible que je m’y remette un jour ! J’ai aussi fait du théâtre, j’aime beaucoup la photo, et je suis passionnée de cinéma.

Pour moi, être artiste est un état d’esprit qui cherche à s’exprimer d’une manière ou d’une autre au travers de médiums différents. Ce n’est pas un choix. Je ne pense tout simplement pas que j’aurais pu faire autre chose que de m’exprimer artistiquement d’une manière ou d’une autre.

I feel Love, 2019
Acrylique, Aérosol sur Lin – 146x114cm

Y a-t-il d’autres artistes présentés sur Singulart dont le travail vous plait ? 

Il m’arrive parfois de naviguer sur SINGULART. J’aime beaucoup cette peintre japonaise Rie Kono. Elle peint dans un esprit fantaisiste que je n’aurais jamais fait mais étrangement ses œuvres m’interpellent. 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?

Je leur conseille tout simplement d’écouter leur cœur et leur passion. Tout le monde a besoin des artistes : le monde, la société, les individus. Tout le monde a besoin des artistes pour rêver, imaginer, apprendre. Il ne faut pas avoir peur de se perdre ou d’être choqué, et de voir les limites s’éloigner. Nous avons besoin de réagir, de déconstruire et de reconstruire pour voir les choses sous un autre angle. Il faut continuer à explorer le monde et à s’explorer soi-même. Les artistes nous servent à réfléchir et à aimer.

Merci beaucoup Sara. Parcourez son portfolio sur SINGULART ici.