5 minutes avec Ta Byrne

Suthamma (Ta) Thimkaeo est une peintre thaïlandaise passionnante dont les œuvres ont été exposées en Thaïlande et au Royaume-Uni. Travaillant dans un style figuratif, elle peut se targuer d’un corpus d’œuvres polyvalent qui comprend des couleurs et des formes douces, des lignes affirmées et des figures frappantes, mélange de familier et d’inattendu. Ses thèmes variés incluent la beauté des femmes, les comportements humains et le surréalisme.

Quand avez-vous su que vous vouliez être une artiste ?

À 13 ans, j’ai travaillé dans une usine clandestine à Bangkok pour fabriquer des chemises ; un jour je suis partie me promener. Je ne suis pas allée bien loin ; je suis tombée sur un vieux studio d’art avec un vieil homme qui peignait. Je suis restée debout à le regarder pendant des heures ; il m’a invité à entrer, m’a montré ce qu’il faisait et m’a fait visiter son studio.

Je savais que je voulais être comme ce vieil homme et peindre ; j’aimais ce vieux studio, j’aimais le chaos, l’odeur de la peinture, c’était fascinant, et j’étais bel et bien mordue. Je ne savais pas comment j’y arriverais, mais je savais que je serais une artiste un jour. Je me souviens avoir pensé qu’il serait plus facile de marcher sur la lune que de devenir une artiste.

Des années plus tard, j’ai dessiné un petit croquis impertinent et l’ai montré à mon futur mari ; ce croquis a changé ma vie et m’a fait entrer dans le monde de l’art.

Pouvez-vous nous parler de vos influences ?

L’un de mes héros est Vincent Van Gogh, qui a peint ses tournesols à Arles, dans le sud de la France, en 1888. J’ai commencé à peindre mes fleurs d’œuf à Samui, dans le sud de la Thaïlande, en 2016. Je suis allé au Royaume-Uni et en Irlande plusieurs fois, et j’étais comme un enfant dans un magasin de bonbons ; je n’en revenais pas des galeries d’art, des musées. J’ai eu la chance de visiter la Tate alors qu’il y avait une exposition sur Lowry, j’y ai passé une journée à regarder son travail et à me demander comment il avait pu peindre ces œuvres en utilisant seulement cinq couleurs. Je m’inspire également beaucoup de Claude Monet pour le choix des couleurs, l’expressivité, les détails et la douceur de ses magnifiques tableaux. J’ai toujours la tête dans mes livres de Botticelli et, bien sûr, de Magritte, d’où provient l’inspiration pour mes œufs, et bien sûr de Picasso et de Dali.

Préférez-vous travailler seule ou collaborer avec d’autres artistes ?

Seule, quand je suis dans mon studio, c’est mon propre monde. J’ai ma musique. Je travaille souvent tard dans la nuit. Mon studio est ouvert des deux côtés, mon jardin est éclairé, et j’adore ça, c’est très paisible, très tranquille.

Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

J’ai discuté de mes créations avec l’un de mes collectionneurs SINGULART et il m’a donné une idée. Je viens donc de faire fabriquer un cadre de 150 x 300 cm, dans lequel figureront des femmes très puissantes qui ont influencé et changé le monde. Les femmes seront entourées d’hommes qui les regarderont et penseront : « C’est moi qui devrais être assis là, pas toi », mais les femmes ont le contrôle.

Que feriez-vous si vous n’étiez pas artiste ?

Avant je vendais des camionnettes, mais si je n’étais pas une artiste, j’aimerais faire de la cuisine mon métier. J’adore la nourriture et j’aime le temps passé en cuisine, j’aimerais gérer un restaurant.

Y a-t-il d’autres artistes sur SINGULART dont vous admirez le travail ?

Il y a beaucoup d’artistes étonnants sur SINGULART, mais un qui se distingue pour moi est Kailin Zhao. Je pourrais admirer son travail toute la journée : ses portraits au réalisme contemporain sont magnifiques, et les personnages ont l’air de vouloir se lever et quitter la toile.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?

N’abandonnez jamais et n’écoutez jamais les autres vous dire quoi peindre ; c’est à cela que sert votre cœur.