Artistes

Une journée avec Victoria Stagni

Cette interview est la première de notre nouvelle série – Une Journée Avec. Plongez-vous dans l’univers de travail de l’un de nos artistes…

Quelle est la première chose que vous faites au réveil ?

Pour bien démarrer ma journée de peinture, je pratique à mon réveil quotidiennement une activité physique pendant au moins une demi-heure. En effet, j’ai besoin d’être bien dans mon corps pour pouvoir m’assoir devant mon chevalet et peindre.

Qu’est-ce qui vous inspire à créer chaque jour ?

Ce qui m’inspire au quotidien n’est pas toujours très joyeux: il s’agit en grande partie de notre rapport aux autres représentants du vivant, à tous ces animaux dont nous partageons le règne, même si nous l’avons oublié, et que nous maltraitons à tous les niveaux. Bien sûr, en lien direct avec cela, il y a l’écologie, la dégradation alarmante de notre environnement et de la planète entière. Enfin, j’aime plutôt travailler sur des portraits féminins, sur le corps des femmes également.

Victoria Stagni

À quoi ressemble votre espace de travail ?

J’ai installé mon atelier de peinture dans une zone bien délimitée de mon salon, à proximité immédiate d’une grande fenêtre. Là trônent mon chevalet et ma chaise couverte de taches de peinture. Tout mon matériel de peinture s’étale un peu anarchiquement sur une grande table, à portée de main.

Avez-vous des rituels au studio ?

Chaque matin, mon chat s’installe sur une chaise à proximité immédiate de la mienne. L’installation de cette compagnie ronronnante fait partie de ma routine quotidienne. Ensuite, ma journée est ponctuée de bols de tisane que je prépare et bois mais que parfois j’oublie derrière mes tubes de peinture et pinceaux. Une fois le crayon ou pinceau en main, j’ai du mal à m’arrêter !

Victoria Stagni, ‘Fou rire sur la raie, autoportrait dans la mer’ 2015. 90x116cm, Oil on Linen.

Décrivez le coeur de votre technique ou style.

Je peins exclusivement à l’huile, ce qui m’offre une relation sensuelle nécessaire avec la toile. La texture de la peinture, le contact entre mon pinceau en martre et le support en lin, le temps de séchage sont essentiels à mon travail; je ne pense pas pouvoir réaliser mes toiles autrement. En outre, le cœur de mon travail est dans le choix et l’agencement des couleurs. En effet, comme Matisse, «je sens par la couleur, c’est donc par elle que ma toile sera toujours organisée».

Mes portraits sont assez réalistes, ce qui contraste avec les autres éléments de la toile plus ou moins naïfs (comme le décor ou les animaux environnant) pour une recherche d’un univers décalé, onirique. Je veux mes compositions picturales très colorées, joyeuses et faciles d’accès au premier coup d’œil, mais avec une part plus déroutante, plus complexe voire plus sombre qu’il n’y paraît…

Quand savez-vous ou décidez-vous qu’une oeuvre est terminée ?

Mon travail recèle de nombreux détails. Je peins méthodiquement, étape par étape, élément après élément, jusqu’à terminer ma toile lorsque les dernières touches du fond y sont déposées. Lorsque cette séquence méthodique est achevée, je reviens rarement sur ma création.

Victoria Stagni, ‘Cent ans de solitude’ 2015.81x100cm, Oil on Linen.

Qu’aimez vous faire pour vous relaxer après une journée de travail ?

Après une journée de travail, j’ai besoin de sortir de chez moi pour marcher au moins une bonne demi-heure. Cette marche est nécessaire à ma relaxation et me permet de libérer mon esprit qui peut trouver ainsi en route des idées pour mes prochaines créations.

Avant de se dire au revoir, pouvez-vous me dire ce que vous préférez dans le processus créatif ?

J’aime toutes les étapes de la création d’une œuvre, depuis le jaillissement de l’idée jusqu’à sa réalisation sur la toile, en passant par la conception d’un croquis qui met en ordre ma vision initiale et le choix des couleurs.

Victoria Stagni, ‘Make Nature Great Again’ 2018. Oil on Linen, 81x100cm.

Merci Victoria ! Venez vite découvrir sa page Singulart.