À la une  •  Collectionneurs  •  Portraits inspirants

Rencontre avec l’entrepreneure et influenceuse mode, Parysatis

Franco-iranienne, Parysatis a construit sa carrière dans le monde de la mode en tant qu’influenceuse -mode et auto-entrepreneure entre Paris et Marseille. Récemment, elle a lancé la toute première collection de sa marque Syrah Paris, présentant quelques pièces intemporelles à quantité limitée produites en France. Découvrez ici son univers et sa relation avec l’art !

Pourrais-tu nous raconter ton parcours dans le monde de la mode ?

J’ai commencé par faire une école de commerce à Reims, en finance pour être analyste et j’ai fait mon tout premier stage chez Louis Vuitton. Là-bas, je me suis occupée de tout ce qui était communication, publicité et image. C’est à ce moment là que je me suis rendue compte que je préférais faire ça plutôt que de la finance. 

Donc quand je suis retournée à l’école, j’ai changé pour faire des études en management du luxe en accéléré. Puis j’ai fait l’IFM, pour approfondir mes connaissances.et c’était très enrichissant. Je suis ensuite partie à Dubai, car je souhaitais travailler dans une agence pour pouvoir accéder à cette pluralité des personnalités qu’il y a dans les grandes maisons et l’ADN de chaque marque. Je voulais pouvoir mixer et explorer l’ADN de chaque marque sans limite et pouvoir travailler avec tout le monde. J’ai donc trouvé ça en rejoignant l’agence Ykon, une agence d’influence marketing basée à Paris mais qui ouvrait à cette époque ses bureaux au Moyen-Orient, je suis restée là-bas trois ans avant de retourner à Paris et créer ma propre structure, être freelance et me consacrer à l’influence.

C’est donc après Dubaï que tu t’es lancée dans l’entreprenariat ?

Oui ! J’ai créé ma propre marque Syrah avec laquelle nous allons développer du lifestyle, des vêtements et autres. Au tout début, de mi-2019 à mi-2020, c’était plutôt un hobby que je faisais à côté du consulting que je faisais pour des marques. Et puis j’ai eu vraiment envie d’explorer l’identité de ma propre marque et créer mon propre ADN. J’ai donc pris une associée il y a 6 mois et ensemble on a créé tout l’univers de la marque. On l’a appelé Syrah en référence à mes origines franco-iraniennes, je souhaitais vraiment mixer mes deux origines ensemble.

Crédits: Syrah Paris

Pourquoi avoir choisi ce nom, Syrah?

C’est donc inspiré de mes origines mais aussi de la ville de Chiraz en Iran, où historiquement l’on produisait du vin rouge. Ce qui nous a plu dans ce nom de marque c’est qu’il est assez unisexe finalement. Aussi, le processus de la production de ce vin ainsi que la philosophie qui l’accompagne illustre parfaitement ce qu’on souhaite faire avec Syrah.

Le premier aspect étant la célébration, les moments de partages, chaleureux autour d’une table. Ainsi que le côté naturel et l’inter-générationnel qui nous intéressait particulièrement. Le vin est l’un des rares produits qui se bonifie avec le temps et l’âge et nous avons trouvé ça génial, de pouvoir créer des pièces de mode ou d’intérieur, qui se bonifient et prennent de la valeur avec le temps. On a donc été très inspirées par le milieu viticole avec Syrah. 

On a lancé un premier drop femme le 21 décembre avec 3 pièces : une jupe, une robe et une veste. Nous complétons aussi nos créations avec du vintage et de l’upcycling, des pulls retravaillés notamment. Ainsi que de la maison, des serviettes de bain et des nappes pour commencer ! Nous cherchons vraiment à collaborer avec d’autres entrepreneurs, artistes et autres. Nous sommes une marque qui fait des produits avec bon sens en synergie avec d’autres marques, j’ai toujours adoré la collaboration entre les marques.

Que penses-tu de notre mode de consommation par rapport à la mode ?

J’ai personnellement arrêté d’acheter de la fast fashion il y a trois ans, je ne vais plus chez Zara ou H&M parce que je me suis rendue compte que je ne gardais rien, mise à part quelques exceptions. J’ai arrêté d’acheter des vêtements Kleenex, c’est-à-dire des vêtements qui sont très tendances et trop sur une saison éphemère, que l’on mets seulement une ou deux fois. Je préfère donc investir dans des pièces qui coutent plus chères mais qui restent plus longtemps dans mon placard.

Crédits: Syrah Paris

La durabilité est-elle au cœur de la marque Syrah ?

Nous avons des prix raisonnables. Ce que l’on souhaite c’est créer des pièces intemporelles et accessibles. Nous faisons du made in france accessible, alors oui nous ne faisons pas des marges historiquement et traditionnellement réalisées dans l’industrie de la mode, mais c’est un choix que nous avons fait. Pour autant nous ne nous interdisons pas des collections capsules plus premium et donc plus chères de par leur design matière ou canal de vente. Nous ne nous limitions pas non plus à faire du made in Portugal ou Italie si cela fait sens.

Nous tenons à faire attention dans nos choix d’atelier, respectant un travail éthique. Nous avons aussi un stock limité, on vend chaque pièce en pré-commande pour éviter la surproduction.

Où trouves-tu ton inspiration quotidienne ? 

C’est un peu compliqué maintenant avec la COVID évidemment, de trouver de l’inspiration ailleurs qu’Internet. Généralement je trouve de l’inspiration avec mes voyages, découvrir des petites villes et villages. Je vis entre Paris et Marseille, je m’amuse à découvrir et visiter ces deux régions formidables dès que je peux. C’est souvent dans mes balades à droite et à gauche que je m’inspire en observant les Parisiens et les Marseillais dans la rue.

Crédits: Syrah Paris

Quelle a été ta dernière découverte artistique?

Récemment c’était une chanteuse israélienne-iranienne, Liraz Naz et j’ai adoré ses chansons inspirantes. Je trouvais ça génial qu’elle connecte ses deux pays qui se détestent tant politiquement parlant et qu’elle arrive à en faire quelque chose de beau avec son univers extrêmement coloré.

Comment l’art influence-t-il ta vie et ton univers?

J’aime beaucoup les couleurs, ce qui n’est pas vraiment visible sur Syrah pour l’instant. L’art de mon amie, artiste sur Singulart aussi, Laura Gulshani représente parfaitement l’art que j’adore. C’est féminin, généreux sans être too much, ses œuvres mettent juste du soleil dans le quotidien et moi c’est ça que j’aime dans l’art, ce rayon de soleil qu’une œuvre peut apporter dans une pièce, quelque chose qui rayonne et qui fait voyager. Avec Gulshani, je suis transportée quelque part et je ne sais même pas où, puisqu’elle est colombienne, canadienne, iranienne et vit à Paris, elle adore la Méditerranée. Il y a donc tout ce mélange qu’elle partage dans ses œuvres. En fait j’adore rêver et m’évader ailleurs de là où je suis à un moment et les images me font voyager, c’est ma bouffée d’air frais. J’aime aussi beaucoup le travail de Zahra Holm, on rentre dans un univers magnifique.

Quel est le style artistique qui représenterait le mieux la marque Syrah ?

Avec notre collection d’été, je dirais l’impressionnisme. Sur les thèmes de la mer, des lacs, des couleurs poudrées et du pastel.

Crédits: Syrah Paris

Est-ce que la mode est un art ? Comment ces deux milieux se rejoignent-ils ?

Oui, je pense que les deux se nourrissent l’un de l’autre. Typiquement lorsque l’on voit Laura dessiné pour des marques, c’est un art. Elle magnifie tout pour montrer le meilleur de l’ADN d’une marque tout en gardant sa signature, c’est très fort et j’admire comment chaque artiste peut s’adapter à chaque marque. Et quand on regarde les défilés, par exemple le dernier défilé de Dior, j’ai l’impression d’y voir un tableau de renaissance et j’ai eu l’impression d’être dans un musée. Les défilés sont véritablement des événements culturels. L’art et la mode ont donc vraiment besoin l’un de l’autre et se nourissent pour se définir mutuellement.

Quel est ton plus beau souvenir de ta carrière dans la mode ?

Les défilés Chanel… je trouvais ça magique. Tout ce travail pour 10 min de show, c’est complètement fou et puis quand on voit les pièces, on comprend.

Quel est ton plus grand rêve ?

Habiller Farah Diba, l’ancienne impératrice d’Iran, pour une soirée mondaine à Paris un soir d’été. Et puis faire du made in Iran et réussir à connecter ces deux pays et habiller des femmes et des hommes que j’admire, comme les Obamas ou Robert Hossein. Mais bon, tant que j’apporte de la joie aux gens avec qui je travaille et avec ce que crée, je suis épanouie. 

Crédits: Syrah Paris

Un conseil pour les jeunes artistes et créateurs qui hésitent à se lancer dans leur carrière?

J’ai toujours détesté prendre d’énormes risques dans ma vie, je pense que la situation actuelle est encore moins favorable à cela. Mais lorsque l’on suit ce qu’on aime faire, qu’on est vraiment passionné et heureux dans ce qu’on fait : on ne dort plus et on a juste envie de travailler. Tu trouveras le temps de faire ce qui compte pour toi si cela compte vraiment pour toi, en prenant des petits jobs de côté et en consacrant tout ton temps libre à ta passion. Tout le monde peut percer avec beaucoup de travail ! Il faut être patient, rester dans la durée, il n’y a pas d’âge ni de deadline dans sa vie pour se lancer dans de nouveaux projets !