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5 minutes avec Ludovic Mercher

Ludovic Mercher Artist

Ludovic Mercher est un peintre français qui a largement exposé au niveau national. Il recherche dans ses œuvres l’équilibre entre l’architecture et la nature, l’esprit et la matière, d’hier et de demain, mais aussi entre l’ancestral et le moderne. Mercher utilise délibérément une palette dépouillée et joue avec divers matériaux dont le métal, la fibre, le papier et l’encre. Il utilise de la rouille dans ses pièces pour symboliser l’empreinte du temps par oxydation.

Dans cette interview, Ludovic Mercher nous en dit plus sur sa démarche artistique et ses sources d’inspiration.

Quand avez-vous choisi de devenir artiste ?

Pour moi, on ne décide pas d’être artiste. On travaille, on explore, on expérimente, on se développe. Quand on commence à montrer son travail, c’est le début de quelque chose. C’est le regard des autres – le reflet de son propre travail dans les regards extérieurs – qui permet peu à peu de se considérer soi-même comme artiste. Personnellement, j’ai commencé à montrer mon travail au début des années 2000. D’abord à mes amis et à ma famille, puis assez rapidement j’ai cherché et trouvé une galerie sur Paris. J’ai aussi participé à des expositions et salons dont le Grand Marché d’Art Contemporain à Bastille. C’est à ce moment que je me suis considéré comme un artiste, même si je l’étais déjà sans doute avant.

SUNSET (diptyque), 2021
Ludovic Mercher, France

 Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des autres artistes qui vous inspirent ?

Ce n’est pas tant de la peinture ou de l’art en général que mon inspiration se nourrit mais de l’architecture, du design et aussi de la nature qui m’entoure. Les projets architecturaux grandioses me fascinent, la technologie aussi. Je sais qu’ils ont une influence sur mon travail mais plutôt en rapport avec les questions philosophiques, économiques ou écologiques qu’ils soulèvent. J’habite à la campagne, en pleine nature, entouré de champs et il n’y a aucune construction autour de moi. Mon imaginaire travaille autour de la confrontation entre ces deux mondes. Je suis aussi influencé par les métiers d’art. J’intègre depuis quelques années le métal sur certaines de mes toiles. On peut trouver toutes sortes de textures dans mon travail et c’est surtout la beauté de certains ouvrages ou l’observation de la nature qui influencent ces recherches.

Préférez-vous travailler seul ou en collaboration avec d’autres artistes? 

Je travaille seul. Ma peinture mixe à la fois des séances « libres », basées sur la spontanéité des gestes, de l’énergie, et des séances plus techniques, faisant appel à une exigence et une parfaite maîtrise des tracés. C’est un processus très intérieur et personnel. Je travaille toutefois régulièrement avec un autre artiste, présent chez Singulart : Nicolas Ruelle. J’ai également eu l’occasion de collaborer avec la sculptrice Marie Juge lors d’un salon en intégrant une de ses pièces de raku dans l’une de mes toiles. Mais c’est resté exceptionnel. L’essentiel de mon travail est solitaire.

Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

Je travaille en ce moment sur une série de toiles communes avec Nicolas Ruelle. Nous échangeons beaucoup pour trouver le point d’équilibre de la toile en amont mais chacun garde sa part de liberté dans la réalisation. Mon travail vient en superposition avec des éléments architecturaux qui structurent les paysages abstraits de Nicolas. Nos univers sont très différents mais parfaitement complémentaires, ce qui nous laisse beaucoup de liberté à chacun.

Que feriez-vous dans la vie si vous n’étiez pas devenu artiste ?

Le métier d’architecte m’aurait tenté, c’est une certitude. Tout jeune, je m’amusais à dessiner des structures, bâtiments et projets architecturaux, allant même jusqu’à en réaliser les plans techniques. À défaut de faire carrière en tant qu’architecte, j’ai réussi à intégrer cet imaginaire dans mon travail artistique, la liberté en plus et les contraintes de la pesanteur en moins ! 

Y a-t-il d’autres artistes présentés sur Singulart dont le travail vous plait ? 

WITH THE WIND, 2021
Ludovic Mercher, France

Évidemment Nicolas Ruelle. Je ne pourrais pas travailler avec lui sur notre projet de toiles communes si je n’aimais pas profondément sa peinture. Ses paysages abstraits vous absorbent dans une autre dimension, mais j’aime aussi beaucoup son travail récent purement abstrait. L’abstraction est la forme d’art qui me parle le plus. J’aime en regardant une œuvre que l’artiste laisse une part de mystère pour me permettre de m’y perdre. C’est ce que j’aime également dans le travail des peintres Mi Kyung Lee, Dieter Crumbiegel, Isabelle Althaus ou Almudena Pintado pour ne citer qu’eux, car les artistes de talent sont nombreux sur Singulart !

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?

Avant tout travailler ! Développer un style personnel sans se laisser envahir par les références et les codes. Cela n’arrive qu’avec le temps. Ça ne veut pas dire que ce qu’on fait au début n’a pas de valeur, au contraire. Mais ce n’est qu’une étape. Je conseille aussi de montrer son travail, oser, prendre les critiques positives comme carburant et de ne pas renoncer à sa personnalité à la moindre critique négative. On ne plaît jamais à tout le monde et c’est tant mieux ! Je pense aussi qu’il ne faut pas rester coincé dans son atelier en permanence. Il faut sortir les œuvres de l’atelier et apprendre à les regarder dans un autre contexte. Faire des salons et des expositions permet de prendre du recul par rapport à son travail et c’est comme ça qu’on évolue.

Merci beaucoup Ludovic. Parcourez son portfolio sur SINGULART ici.