Artistes

5 minutes avec Jean-Humbert Savoldelli

Jean-Humbert Savoldelli

Jean-Humbert Savoldelli est un peintre français passionné avec à son palmares de nombreuses expositions locales comme internationales. Se concentrant principalement sur l’expressionnisme abstrait après avoir travaillé pendant de nombreuses années dans l’hyper réalisme et le trompe-l’œil, il aime composer des harmonies de couleurs, de perspectives et de lignes pour encourager chaque spectateur à rêvasser. Il choisit méticuleusement les titres de chacune de ses œuvres, afin de communiquer clairement le message voulu ou l’état d’esprit dans lequel il était tout au long du processus artistique. JH Savoldelli a remporté récemment le prix iCAC et est désormais côté.

Nous avons posé quelques questions à Jean-Humbert Savoldelli sur sa démarche artistique et ses sources d’inspiration.

Quand avez vous décidé de devenir artiste ?

On ne choisit pas d’être artiste au sens propre du terme, on l’est ou on ne l’est pas. Le propre de l’artiste c’est la création quelque soit l’art auquel il s’adonne, c’est à mon sens la différence entre l’artiste et l’interprète.

Je cite souvent cette phrase attribuée à Soulages : « La différence entre l’artisan et l’artiste, c’est que l’artisan sait où il va… « . Pour moi il a tout dit…

KLIMATIK (2021)
Jean-Humbert Savoldelli, France

Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des autres artistes qui vous inspirent ?

Je viens de l’école du trompe-l’œil. C’est une école très rigoureuse où le verdict du spectateur tombe comme un couperet : soit ça fonctionne soit ça ne fonctionne pas. Un enfant de cinq ans peut être un juge impitoyable et c’est lui qui aura raison. Si vous dessinez un cheval et qu’il voit un âne, c’est que vous avez dessiné un âne.

Lorsque je faisais du trompe-l’œil, j’ai été influencé par tous les peintres hyperréalistes et surréalistes. Le Caravage pour les premiers, Dali pour les seconds. On ne peut pas vraiment parler d’influence mais de profond respect pour une technique extraordinaire, une analyse parfaite de la lumière et de ses effets sur les formes.

Quand je suis passé de l’huile au pinceau à l’acrylique au couteau en 2013, je n’avais aucune référence. Seulement une grosse technique acquise en 20 ans de peinture.

En changeant de médium et d’instrument, j’ai gardé la technique et découvert une autre manière de peindre, beaucoup plus intuitive et plus spontanée dans laquelle je me retrouve complètement.

Préférez-vous travailler seul ou en collaboration avec d’autres artistes ?

Je n’ai pas un avis très tranché là-dessus. Il m’est arrivé de faire quelques expériences de toile à « 4 mains » : c’est très ludique mais aussi très particulier, surtout lorsque les styles sont différents. L’intérêt réside alors dans le fait de garder son style tout en l’adaptant au style de l’autre, et par addition des deux d’obtenir quelque chose de différent… pas facile !

Pour répondre plus précisément à la question, je travaille très vite et je peins beaucoup, en ôtant la peinture plus qu’en en rajoutant. En travaillant à l’acrylique qui sèche très vite, cela laisse peu de place pour quelqu’un d’autre devant le chevalet.

COURANTS (2019)
Jean-Humbert Savoldelli, France

Que feriez-vous si vous n’étiez pas devenu artiste ?

On revient à la première question… Le besoin de créer a toujours été présent, cela fait partie de mon ADN. 

Quant au statut d’artiste, je ne l’ai pas toujours eu. J’ai travaillé pendant trente ans dans l’aviation comme Personnel Navigant Commercial donc la question ne se pose pas vraiment.

Y a t-‘il d’autres artistes présents sur Singulart dont le travail vous plaît ?

Bien sûr ! Il y a beaucoup de talents sur Singulart. J’ai tendance à chercher à être bluffé, à ressentir un coup à l’estomac accompagné de la question : « Comment a-t-il (ou elle) fait ça ? ».

Il y a des peintres très techniques, d’autres très intuitifs. Je prêche un peu pour ma paroisse, mais quand ils ont les deux qualités il y a un vrai « plus » et je pense que le public ne s’y trompe pas.

J’aime beaucoup également les très grands formats. Je parle ici des peintres qui occupent l’espace sans se laisser aller à du remplissage, qui parfois peut donner l’impression que son auteur cherche à faire du grand format pour faire du grand format.

OÙ L’ON REPARLE DE LA CHAMBRE… (2021)
Jean-Humbert Savoldelli, France

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?

S’ils veulent durer, je pense qu’il faut qu’ils acquièrent une solide technique afin de pouvoir s’appuyer dessus quel que soit le style ou le médium qui les intéresse. C’est cette technique qui permet de ne pas s’épuiser ou de ne pas avoir l’impression de peindre chaque fois la même toile. C’est cette technique qui leur permettra d’évoluer.

Je pense également qu’il est fort intéressant d’avoir un avis critique sur les toiles des autres de manière à pouvoir être capable soi-même d’avoir un regard critique sur son propre travail. Une critique constructive est essentielle pour avancer.

Et enfin… de prendre du plaisir à peindre. Un peintre qui ne prend pas de plaisir à peindre n’en donne pas .

Merci beaucoup Jean-Humbert ! Parcourez son portfolio sur SINGULART ici.