Vivant et travaillant en France, Mea Ambrozo, a exposé ses œuvres au niveau national mais aussi aux États-Unis. La peintre, photographe et dessinatrice explore des thèmes liés à la nature, l’architecture, le temps, l’ombre, la couleur et le noir. Mea Ambrozo ne choisit pas entre figuratif ou abstrait. Au lieu de cela, elle crée des pièces qui génèrent du sens sans d’abord se référer à des éléments concrets. Elle utilise des acryliques et des pigments sur la toile en utilisant différents supports, tels que la toile sur châssis, la fibre de coco et le lin.
Nous avons posé quelques questions à Mea Ambrozo sur sa démarche artistique et ses sources d’inspiration.
Quand avez-vous choisi de devenir artiste ?
Plus qu’un choix, je suis née avec un crayon dans les mains. Je dessine, je peins depuis l’enfance. Cela s’est imposé à moi. La peinture est mon univers quotidien depuis toujours.
Mea Ambrozo, France
Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des autres artistes qui vous inspirent ?
Je suis influencée par des artistes singuliers tels que Robert Ryman parce que son travail offre la plus grande force par son minimalisme exacerbé et audacieux. J’aime également beaucoup le travail de Roxy Paine, qui est un savant mélange entre du land art et de l’architecture.
Mais aussi Chiharu Shiota. Cette artiste japonaise travaille l’espace, le minimalisme et la ligne d’une façon prodigieuse. Je me reconnais dans son œuvre par la facture minimaliste compliquée et l’utilisation de la ligne droite.
Les architectes avant-gardistes auxquels je suis attachée sont, entre autres, Marcel Breuer, Pierre Koenig, Axel Vervoordt, Cliff May, Kouichi Kimura… pour la pureté des lignes et l’ingéniosité de la mise en scène architecturale et de la lumière intérieure/extérieure. Le confort et la beauté de leurs œuvres inspirent l’élégance et l’intelligence au quotidien.
Le cinéma a également une part importante dans mon inspiration. J’aime les réalisateurs audacieux qui ont un style qui se démarque pour des raisons évidentes, tels que, D.Lynch, J.Audiard, G.Clouzot, R.Polanski, JP.Melville, Mizoguchi. L’esthétisme de leurs œuvres est subtil.
Mea Ambrozo, France
Mon travail abstrait se définit par le minimalisme et le design. Il s’inscrit dans le mouvement expressionnisme abstrait. La matière, le dripping, les lignes, les points, la couleur sont les 5 directions que je travaille. La peinture aborigène est un exemple pour mon travail abstrait. J’apprends de cet exemple, de la maîtrise du geste ainsi que de l’infini des possibilités graphiques.
Pour mon travail figuratif, l’architecture d’intérieur, le Bauhaus m’inspire. Encore les lignes pures, avec le moins de superflux possible. La beauté des univers très stylisés et des lumières marquées, des couleurs raffinées, des lignes sobres…
La Morpho-Écologie m’intéresse également. Cette recherche dans le design. La recherche des formes, des couleurs et des matières.
La nature est un exemple de perfection. Les artistes du mouvement Land art sont une source d’idées précieuses pour mon abstrait : A. Goldsworthy, M. Heizer, J. Turell, J. Denevan. Ces 4 artistes créent des œuvres purement écologiques et souvent éphémères.
Préférez-vous travailler seule ou en collaboration avec d’autres artistes?
J’aime travailler seule. Néanmoins, j’ai travaillé en collaboration avec d’autres artistes pendant quelques années, notamment 3 années au sein d’une équipe de 7 artistes à New York, pour un studio d’art. J’ai travaillé dans la direction artistique de projets de grande envergure pour des hôtels de luxe ou des résidences, notamment aux Etats-Unis à New York, dans le Connecticut ou encore à Brooklyn.
Mon travail concernait la création de muraux grand format et sur-mesure, la reproduction de tableaux et la conception de projets artistiques privés en collaboration avec la clientèle pour leurs demeures.
En 2014, N.Maffre et moi-même avons créé en collaboration étroite le projet LOg. Nous venons de l’art abstrait grand format. Ce projet a été un exercice de style et d’apprentissage. Passer de l’abstrait au figuratif était étrange et très intéressant.
Mea Ambrozo, France
La mise en scène et la création sont le fruit d’un travail à 2 : les repérages, le choix des sujets, le dessin et l’élaboration picturale par la couleur… Deux réflexions sur l’architecture et son environnement.
Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?
Un troisième projet individuel, NOVA , créé en 2019, commence à prendre du sens, une direction que je dois exploiter car ce projet est en constante évolution. Peinture semi-figurative, NOva est complémentaire de LOg dans sa composition, essentiellement des intérieurs feutrés et du design.
Travailler sur des grands formats pour le projet LOg est un objectif pour cette année. Je continue à peindre une série de grandes toiles abstraites. En septembre, je vais également proposer des éditions limitées sur papier en impression giclée. Je souhaite aussi intégrer une résidence en Islande si je suis sélectionnée grâce à SINGULART.
Mea Ambrozo, France
Que feriez-vous dans la vie si vous n’étiez pas devenue artiste ?
Je serais sans doute attirée par les métiers de photographe, cinéaste ou scénographe.
Y a-t-il d’autres artistes présentés sur SINGULART dont le travail vous plait ?
J’apprécie des artistes actuels tels que Hugo Pondz pour la pureté des lignes, le minimalisme, la fraîcheur des couleurs… Je suis impressionnée par les peintures de Javier Torices, une peinture photographique, grand format, une nature intacte et précise. J’aime beaucoup également le travail de Eric Stefanski, sa liberté graphique, la spontanéité du geste, c’est un art brut et instinctif. On retrouve beaucoup de liberté dans ses œuvres.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?
Je dirais qu’il faut suivre son instinct. Évoluer artistiquement selon son rythme et éviter l’influence didactique du marché.
