Tone est un peintre français établi au Canada, qui a exposé son travail à l’international. Inspiré par le mouvement du graffiti et ses études en architecture, il se tourne vers la peinture à temps plein en 2007 après avoir déménagé à Montréal. Ses représentations audacieuses de femmes et d’animaux sont teintées de son expérience dans la conception graphique et le graffiti, chaque pièce bondit vers le spectateur avec énergie et précision. Dans cette interview, Tone nous en dit plus sur sa démarche artistique et ses sources d’inspiration.
Quand avez-vous choisi de devenir artiste ?
De façon consciente, cela remonte à ma jeune adolescence (13/14 ans) avec l’arrivée en France de la culture Hip Hop américaine (particulièrement new yorkaise) fin des années 1980, début années 1990. Le graffiti, composant du Hip Hop, a été une vraie révélation et une vraie claque à cette époque. On sentait quelque chose de vraiment nouveau, de révolutionnaire qui débarquait dans toute l’Europe.
Je savais intimement que ce type de peinture et ces artistes d’un nouvel ordre resterait pour toujours gravés dans ma mémoire. Je me suis dit que c’est vraiment ça que je voulais faire ! À partir de là, je me suis procuré mes premières bombes de peinture et j’ai commencé mes premiers gribouillages artistiques. J’étais en train de devenir artiste sans savoir que la peinture régirait toute ma vie… Elle s’avérera plus qu’une passion : un vrai mode de vie.
Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des autres artistes qui vous inspirent ?
Comme je l’ai mentionné un peu plus haut, mes premières influences artistiques viennent du milieu du graffiti avec des artistes tels que Futura 2000, Seen, Dondi White, Gnome, JonOne pour ne citer qu’eux concernant le volet américain. Et en Europe, pour l’art urbain, même si je n’aime pas trop ce terme, car un peu galvaudé : Speedy Graphito, Jerôme Mesnager, Bando, Lady Pink, Jef Aérosol, Mode 2, Miss Van, Miss Tic, Nasty pour ne citer qu’eux.
Le cinéma, la musique, l’humain, l’énergie de la Ville, la mode, etc. Bref, tout ce qui m’entoure influence de manière consciente ou inconsciente ma production picturale.
Enfin, (et même si leur univers artistique ne me “parle pas”) tous les artistes qui tracent leur propre chemin sans se soucier du regard et des dires des autres m’inspirent. Et ce quelque soit leur champ artistique. Mes influences ne se cantonnent pas au domaine de la peinture.
Préférez-vous travailler seul ou en collaboration avec d’autres artistes ?
J’aime être seul. L’essentiel de ma production se fait dans la solitude de mon atelier.
Je pense que la peinture (et l’acte de création en règle générale) est un domaine très intime et introspectif. La création artistique doit être sans concession. Hors, la collaboration avec d’autres artistes engendre obligatoirement certains compromis. Ce qui n’est pas dans mes principes.
Bien entendu, dans ce cas-ci, je parle uniquement de collaboration avec des artistes de la même discipline que la mienne. En revanche, je collabore régulièrement avec des entreprises évoluant dans le monde créatif et artistique (au sens large du terme) et qui me donnent carte blanche sur les projets.
Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?
En ce moment je collabore avec des propriétaires d’un domaine viticole à Napa Valley (région de Californie, au nord de San Francisco) pour la conception d’étiquettes de vins qui seront basées sur des peintures que je suis en train de réaliser.
Également nous développons de nouveaux tissus imprimés avec des images de certaines de mes peintures pour la conception d’une nouvelle ligne vestimentaire pour une marque de vêtements basée à Montréal (Québec, Canada).
Que feriez-vous dans la vie si vous n’étiez pas devenu artiste ?
Si je n’avais pas choisi la voie d’artiste-peintre j’aurais évolué dans un univers créatif et un environnement de création : que ce soit dans le domaine de l’architecture ou le design graphique (disciplines dont je suis diplômé).
En somme, j’aurais de toute façon évolué dans un milieu artistique.
Y a-t-il d’autres artistes présentés sur SINGULART dont le travail vous plaît ?
Il y a énormément d’artistes et d’œuvres d’art sur SINGULART. Pour répondre honnêtement à votre question, je pense qu’il faut rester, jusqu’à une certaine mesure, dans sa bulle créative afin de maintenir sa propre voie artistique. Éviter d’être influencé par la production d’autres artistes. De ce fait, de manière générale, je regarde très peu les catalogues d’artistes de diverses plateformes.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?
D’abord, avoir une grande foi et confiance en soi. De suivre son instinct bien entendu. De s’engager à 400% dans tous les projets artistiques. De ne pas s’adapter “aux tendances” actuelles du monde de l’art afin de ne pas travestir sa production plastique. De rester authentique, vrai dans le but de garder une conscience artistique et personnelle.
