Artistes

5 minutes avec Hassan Massoudy

Hassan Massoudy est un peintre qui réside en France et qui a beaucoup exposé à l’échelle nationale, ainsi qu’aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Turquie, aux Pays-Bas et aux Émirats Arabes Unis. Il s’inspire de la poésie provenant du monde entier et incorpore la calligraphie arabe dans ses compositions, reconstruisant des mots dans un thème humaniste. Hassan travaille sur papier et sur toile avec utilise des pigments colorés et des liants acryliques.

Nous avons posé quelques questions à Hassan Massoudy sur sa démarche artistique et ses sources d’inspiration.

Quand avez-vous choisi de devenir artiste ?

C’est au collège que j’ai pris conscience de mon attrait pour l’art. A l’école, en Irak où je suis né, il y avait des ateliers d’art plastiques facultatifs sous la direction d’un enseignant, je les fréquentais dès que j’avais un moment de liberté. On y dispensait des cours de peinture et de calligraphie.

L’enseignant avait des idées nouvelles concernant l’art qui m’impressionnaient et surtout il m’encourageait dans mes premiers essais. Je me suis mis alors à rêver de faire des études d’art. Quelques années plus tard j’ai pu réaliser mon rêve en venant à Paris où je vis toujours.

Pouvez-vous nous parler de vos influences artistiques et des autres artistes qui vous inspirent ?

A l’époque, au collège, on nous enseignait une peinture proche des impressionnistes, et à la bibliothèque il y avait des livres d’art venant d’Union Soviétique illustrés par les artistes du pays montrant des paysages de pluie qui m’émerveillait, moi, venant d’un pays de déserts. Par la suite, à Paris ce sont des peintres comme Léger avec ses couleurs lumineuses et vives et Matisse aux couleurs pleines de gaité que j’ai découverts. Plus tard j’ai été impressionné par les gestes puissants de Soulages.

Si à l’école des Beaux-Arts je pratiquais la peinture à l’huile avec des aplats de couleurs vives, je n’avais pas oublié la calligraphie apprise dans mon pays. Petit à petit je l’ai introduite dans mes toiles puis au bout de quelques années elle a pris la place principale de mes créations, mais sous l’influence des peintres calligraphes japonais ma calligraphie, au lieu de rester linéaire, a pris son envol en de grands gestes, puis au lieu de rester en noir comme notre calligraphie traditionnelle a pris les couleurs de Matisse.

« Le meilleur des propos est concis et précis. », (2019)
Hassan Massoudy, France

Préférez-vous travailler seul ou en collaboration avec d’autres artistes? 

Je préfère travailler seul dans le calme de l’atelier où la concentration peut être au maximum, mais cela ne m’a pas empêché ponctuellement de collaborer, lors de spectacles, avec des musiciens comme Kudsi Erguner et des danseurs comme Carolyn Carlson ou encore avec des écrivains comme Andrée Chedid ou Jacques Lacarrière. Les arts sont frères, chacun éclairant l’autre. Ses rencontres avec d’autres artistes ont enrichi mon art. Les mouvements de la danse évoquant les gestes calligraphiques, m’ont permis de réaliser ma calligraphie avec encore plus d’ampleur, de même le rythme musical scandait ma ligne d’écriture.

Pouvez-vous nous parler d’un projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

Il s’agit surtout d’un projet qui vient d’aboutir après de longs mois de mise au point ou de retard dû à la pandémie : en ce moment j’accompagne, par des échanges, mon exposition au Pergamonmuseum de Berlin qui dure jusqu’au mois d’octobre 2021, en organisant des vidéos-conférences avec le public.

Mais une vie d’artiste est un continuel projet qui vous pousse à avancer.

Hope 2, (2020)
Hassan Massoudy, France

Que feriez-vous dans la vie si vous n’étiez pas devenu artiste ?

Si je n’étais pas devenu artiste j’aurais aimé être un poète car le poète créé des images virtuelles en jouant avec les mots, en les rythmant jusqu’à trouver une musicalité. Je ne suis pas devenu poète, mais j’emprunte leurs vers en essayant de rendre visible leur pensée poétique. Et par la calligraphie je tente de magnifier leurs mots.

Y a-t-il d’autres artistes présentés sur SINGULART dont le travail vous plait ?

Sur SINGULART j’ai aimé Francesca Vaneri qui simplifie les paysages d’un simple coup de pinceau énergique, et Katherine Evans avec ces paysages de rêve embrumés mais de couleurs chaudes.

« La lune passe à l’ouest, l’ombre des fleurs s’étire à l’est. » Buson (1716-1783), (2019)
Hassan Massoudy, France

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?

Le seul conseil que je donnerai à un jeune artiste c’est de travailler, travailler et ne jamais se décourager. Suivre sa vision jusqu’à trouver son propre style.

Merci beaucoup Hassan ! Parcourez son portfolio sur SINGULART ici.